Un professeur d’université a étranglé lundi soir à Juvignac, dans l’Hérault, le cambrioleur qui s’était introduit dans sa maison et menaçait sa famille. L’affaire pouvait laisser penser dans un premier temps à un banal cambriolage qui aurait tourné au drame. Mais c'est en fait "un cas d'école de légitime défense", a assuré l’avocat de l’enseignant, Me Jean-Robert Phung. L’homme n’était effectivement pas un inconnu : il s’agirait d’un ancien élève du professeur.
"Saïd, 27 ans, était un garçon qui souffrait de troubles psychiatriques, et qui venait d'apprendre qu'il était collé à ses examens", indique Le Midi Libre qui révèle jeudi ce nouvel élément de l’enquête. Le professeur de sociologie "se souvient juste d'un étudiant venu à la fin d'un cours pour demander à revoir une note, ce qu'il avait refusé, mais il ne se souvient pas de sa tête et dit que l'étudiant était reparti calme", a indiqué une source proche de l’enquête. L’avocat de l’enseignant a assuré, de son côté, qu’au moment des faits, son client avait agi "en ne sachant absolument pas à qui il avait affaire".
Retour sur les faits : lundi soir, vers 23 heures, dans un quartier résidentiel de Juvignac près de Montpellier, le cambrioleur s’introduit dans une maison. Cet homme déjà condamné pour des délits avec violence est cagoulé, ganté et armé d'un pistolet de calibre 9 mm. Il menace le professeur, ainsi que sa femme et leur fils de 13 ans, de les brûler vifs en les aspergeant d’essence. Il exige alors de l’argent. Mais alors qu’il frappe la mère, le père réussit à le désarmer avant de l'étrangler. C’est la mère qui a donné l’alerte en courant chez les voisins. A leur arrivée, les forces de l’ordre ont découvert le père et le cambrioleur mort.
Le professeur a été mis en examen pour homicide volontaire mais laissé libre sous contrôle judiciaire.