A la veille de la Journée internationale de la femme, un rapport préconise de porter à 40% minimum la proportion de femmes dans les cadres supérieurs de la Fonction publique en 2015. Le texte, rédigé par la députée UMP Françoise Guégot, a été remis lundi à Nicolas Sarkozy.
L’élue relève que le secteur privé a pris des "initiatives fortes" en la matière, sous la pression notamment de la loi récemment votée instaurant un quota d'au moins 40% de femmes dans les conseils d'administration des sociétés privées. "Les Français ne comprendraient pas que la Fonction publique, qui a vocation à refléter dans sa composition la population qu'elle sert, demeure en retrait", écrit-elle.
19 femmes préfets sur 192
Féminisée à 51,7%, la Fonction publique de l'Etat ne compte que 20,3% de femmes aux postes de direction. Pour la Fonction publique territoriale, dont 56,1% des employés sont des femmes, le taux de féminisation des emplois de direction tombe à 18%. S'agissant des emplois relevant d'une décision du gouvernement, la sous-représentation des femmes est encore plus forte : 19 sur 192 préfets (soit 9,9%) à fin 2008 ou 17 sur 152 ambassadeurs.
Pour remédier à cette situation, Françoise Guégot se prononce en faveur d'une loi pour contraindre l'Etat à "montrer l'exemple" et souhaite imposer des "indicateurs clairs", pour une "évaluation annuelle", permettant de finaliser un objectif "en gros de 40% de femmes à peu près partout pour les cadres supérieurs, la direction, les emplois nommés en conseil des ministres, avec un calendrier qui va s'étaler dans le temps".
Un "vivier des hauts potentiels"
Ceux qui seraient à la traîne s'exposeraient à un "gel des procédures de nomination dans l'attente, soit d'un minimum de candidatures féminines en proportion des viviers disponibles, soit du respect d'objectifs chiffrés d'évolution". De même, elle recommande que la proportion des femmes parmi les hauts fonctionnaires nommés en conseil des ministres atteigne au moins 40% d'ici la fin du prochain quinquennat.
Les ministres seraient invités à soumettre pour chaque poste au secrétariat général du gouvernement "une short list comprenant au moins deux femmes sur quatre candidats, afin que la décision politique puisse s'effectuer dans des conditions respectant l'égalité des chances des femmes et des hommes". Pour faciliter cette procédure, serait mis en place un "vivier des hauts potentiels". Parmi les autres mesures préconisées par la parlementaire figure la "neutralisation" des "temps morts" comme les congés maternité ou les congés parentaux pour l'évolution des carrières des fonctionnaires.