C'est une première en France. Un lycéen, âgé de 18 ans, a été condamné mardi à Nancy à 400 euros d'amende pour avoir utilisé un drone équipé d'une caméra pour survoler la ville, afin de réaliser un clip posté sur des réseaux sociaux. Il était poursuivi pour mise en danger de la vie d'autrui et non-respect de la réglementation aérienne.
Une procédure de "plaider-coupable". Le jeune homme, le premier en France à être poursuivi pour avoir utilisé un drone sans autorisation, avait accepté le principe d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, dite procédure de "plaider-coupable". La peine, proposée par le parquet et validée par un juge, se décompose en 100 euros d'amende pour non-respect de la réglementation et 300 euros pour mise en danger de la vie d'autrui.
"Une législation trop contraignante en France". "J'ai l'impression d'avoir été traité comme un méchant délinquant. Cette affaire m'a parfois dépassé au niveau médiatique, mais je suis resté humble, grâce à ma famille", a indiqué le jeune homme, qui passe son baccalauréat le mois prochain. Interrogé sur ses projets après sa condamnation, le jeune homme a dit déplorer "une législation trop contraignante en France" et réfléchir à une "implantation en Espagne ou au Portugal, où c'est plus relax".
Voici les images tournées à Nancy :
Le succès de sa vidéo avait alerté les autorités. Le jeune vidéaste avait fait des prises de vues aériennes de Nancy fin janvier, notamment de la place Stanislas et des monuments les plus célèbres de la ville lorraine. Ses images montraient le drone frôlant monuments, façades et clochers, au-dessus de groupes de personnes. Son clip, posté sur différentes plateformes de partage de vidéos, a été vu plusieurs dizaines de milliers de fois par les internautes.
Mais son succès a alerté les autorités, dont la Direction de l'aviation civile qui a rappelé à l'auteur de la vidéo les règles relatives aux drones civils. Les utilisateurs de ces engins doivent en effet passer une formation similaire à celle des pilotes d'ULM et obtenir une autorisation particulière lorsqu'ils souhaitent faire voler un drone au-dessus d'un espace urbain.
Débat sur les réseaux sociaux. L'annonce de poursuites pénales avait enflammé les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, où une page de soutien a recueilli plus de 12.000 adhésions. A contrario, sur Twitter, de nombreux professionnels de l'aéronautique avaient souligné les risques inhérents aux drones civils quant à une possible perte de leur contrôle, notamment lorsqu'ils atteignent une certaine altitude.
Le maire lui propose du travail. L'affaire était par ailleurs devenue un enjeu de la campagne des municipales : le maire UDI de l'époque, André Rossinot, avait proposé au jeune homme de collaborer avec ses équipes dans le cadre d'un projet "Ville numérique French Tech".
FAITS-DIVERS - Poursuivi pour avoir filmé Nancy avec un drone
HISTOIRE - Il filme Nancy avec un drone, le maire lui fait une offre