Un adolescent de 16 ans mis en examen pour tentative d'homicide sur un policier de la brigade anti-criminalité (Bac) et qui devait être placé en centre éducatif fermé, a pris la fuite et faisait l'objet jeudi d'un mandat d'arrêt, a-t-on appris auprès du parquet de Lyon. Contre l'avis du parquet qui avait requis le mandat de dépôt, ce mineur connu de la justice avait été placé mercredi soir sous contrôle judiciaire dans un centre éducatif fermé par le juge des libertés et de la détention (JLD), suscitant la colère de la police lyonnaise.
"Il a pris la fuite peu après sa sortie du tribunal et le juge a délivré un mandat d'arrêt contre lui", a déclaré à l'AFP le parquet, qui a fait appel de la décision du JLD.
L'affaire a débuté lundi, quand un habitant du 9e arrondissement de Lyon prévient la police d'un curieux manège sur un parking, où deux jeunes transportent du matériel recouvert d'un drap. Quand une patrouille de la Bac intervient à pied, les deux suspects ont pris place dans une voiture et foncent sur les trois fonctionnaires, dont un ouvre le feu "car il allait passer sur le capot", a souligné Me Laurent-Franck Liénard, avocat du policier. Cinq balles au total sont tirées par la Bac, mais la voiture continue sa route et percute un véhicule de police, avant l'interpellation des deux suspects, tous deux mineurs.
Dans leur voiture est découvert notamment un coffre-fort dérobé dans un hôtel suisse. Déféré au parquet, le mineur de 17 ans est mis en examen pour recel, complicité, refus d'obtempérer, et placé sous contrôle judiciaire, selon Me Liénard. Le conducteur de la voiture, âgé de 16 ans, est mis en examen pour tentative d'homicide sur le policier, dont la situation de légitime défense est retenue. Contre l'avis du parquet, le JLD ordonne son placement au centre d'éducation fermé de Tonnoy (Meurthe-et-Moselle).
Selon l'avocat, le JLD a estimé qu'il n'y avait pas lieu à le mettre en détention, au motif qu'une précédente incarcération en établissement pour mineurs en mars 2013, dans le cadre d'une autre affaire, ne l'a pas empêché de commettre les nouveaux faits qui lui sont reprochés. Une position qui suscite "un profond dégoût, une exaspération totale" parmi la police lyonnaise, selon l'avocat.