La pluie s’est fait attendre. Elle est tombée, notamment sous forme d’orages, mais en trop petite quantité. Le Sud-Est en particulier a connu de fortes précipitations. Trois départements ont été d'ailleurs placés en vigilance orange : les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes et le Var.
Jusqu'à 79 mm d'eau
Les pluies les plus fortes se sont produites dimanche. 79 millimètres d'eau ont été relevés près de Cannes, à Mandelieu-la-Napoule, soit l’équivalent de plus d’un mois de pluie en 6 heures. 43 millimètres ont été notés à Nice et à Calvi et 27 millimètres à Aubagne. Sur le Limousin, l’Ile de France et la Picardie, l'essentiel des précipitations est tombé entre une ou deux heures. Les météorologues ont enregistré 66 millimètres à Limoges - l’équivalent d’un mois de pluie dans la région -, 37 millimètres à Rouvroy dans la Somme, 30 millimètres dans l'Aisne ou encore 23 millimètres à Paris-Montsouris.
Parfois les pluies orageuses ont été accompagnées par endroits de puissantes chutes de grêle. Des champs de melons et de salades ont été ravagés à la jonction du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône, où la récolte de cerises pâtissait déjà de fortes pluies. La FDSEA du Vaucluse a réclamé mardi une mobilisation du fonds de garantie des calamités agricoles au profit des exploitations ravagées, alors que la majorité des agriculteurs ne sont pas assurés contre la grêle car cela leur coûterait beaucoup trop cher.
"La croûte terrestre s’est durcie"
Mais ces pluies, aussi violentes qu'elles ont été ne suffiront pas à combler les agriculteurs. Loin de là. "Ces pluies arrivent après une longue période, où il y a eu peu de précipitations, ce qui fait que la croûte terrestre s’est durcie", explique Claude Fons, ingénieur météo interrogé par Europe 1. "Il faut bien comprendre que ces pluies diluviennes ne peuvent pas pénétrer à l’intérieur du sol et donc ruissellent. Ce qui entraîne même des petites crues des rivières", assure-t-il.
Le problème c’est que la situation risque de perdurer, au moins jusqu’au 20 juin, selon lui. "Au niveau des prévisions, on continue d’être dans un système anticyclonique", précise le spécialiste météo. Et d’ajouter qu’il ne devait pas y avoir de "pluies significatives", mais des "pluies d’orages qui ne sont pas les meilleures pour pouvoir récupérer de l’eau dans le sol et revenir dans les nappes phréatiques".
Même en petite quantité, ces pluies ont toutefois apaisé les inquiétudes les agriculteurs, en tout cas ceux qui n'ont pas subi la grêle. "On peut dire que c’est un soulagement parce que ça permet de préparer les mois de juin, juillet et août", s’est réjoui en partie Jean-Michel Schaeffer, le président des Jeunes Agriculteurs. Mais, a-t-il nuancé, "ça ne va pas être suffisant pour bon nombre d’éleveurs face à la situation".
Reste que pour que les agriculteurs n'aient plus à s'inquiéter de la sécheresse cet été, il faudrait qu'il tombe "15 millimètres d’eau par mois au mois de juin, de juillet et d’août. Quinze millimètres, c’est une semaine de pluie", a rappelé sur Europe 1 Jean-Claude, un agriculteur de Lizines, en Seine-et-Marne.