TF1 et France 2 ont diffusé, dans leurs journaux télévisés du 27 juillet, deux reportages consacrés aux gendarmes qui enquêtent sur les incendies en Corse. Le Canard enchaîné révèle, mercredi, que ces deux sujets étaient en fait des reconstitutions, ce que les deux chaînes de télévision ont omis de mentionner.
Les reportages incriminés montrent les gendarmes en pleine investigation, en train de prélever des échantillons de terre calcinée et de les stocker dans des bocaux, de prendre des photos, ou de disposer sur le sol des flèches signifiant la direction du vent (Montage vidéo : Le Post).
Problème, les "experts" filmés en pleine action étaient en train de rejouer une scène pour les journalistes. Cité par Le Canard enchaîné, un gendarme se plaint d’avoir dû poser "50 fois" pour le photographe de Corse-Matin, qui accompagnait les équipes de télévision. Et l’hebdomadaire satirique évoque des enquêteurs qui "font semblant de chercher dans les fourrées" et qui "rejouent leurs séquences sans moufter".
France 2 repousse toute accusation de "bidonnage". Jointe par Europe1.fr, la direction de la communication de l'information de France 2 admet toutefois que "dans le lancement, on aurait peut-être pu insister davantage sur le fait que c'était une reconstitution". Mais la chaîne se défend : "Implicitement, on comprenait très bien qu'il s'agissait d'une reconstitution, ce n'était pas caché." L'idée du sujet, poursuit France 2, "c'était de comprendre comment démarre un incendie. Le sujet a été fait à la demande des chaînes de télévision."
"Dans ce genre de sujets, comme pour un accident d'avion, les reconstitutions avec un groupe de journalistes sont une pratique courante", conclut la chaîne publique. Contactée par Le Post, TF1, s’est dit "sur la même lignée que France 2", celle du mea culpa.