Le tribunal correctionnel de Toulouse a relaxé jeudi les prévenus dans le procès de l'explosion d'AZF faute de pouvoir prouver que les "fautes organisationnelles" de l'industriel Grande Paroisse (groupe Total) avaient causé la catastrophe qui a fait 31 morts en septembre 2001.
"La loi ne permet pas en France de condamner un industriel", s'emporte Claudine Molin, une riveraine de l’usine. Ecœurée, elle estime qu’il ne servira à rien de faire appel.
"On entend un discours qui dit moralement coupable et pénalement innocent" regrette le députée maire de Toulouse Pierre Cohen, qui espère lui un procès en appel.
"Evidemment déçu", "la justice a appuyé là où ça fait mal", regrette Frédéric Arrou, président de l'Association des sinistrés du 21 septembre, fondée quatre jours après l'explosion d'AZF.
"Je fais partie des beaucoup de Français qui ne doivent pas comprendre", explique Corinne Lepage qui se demande si le résultat aurait été le même avec une petite entreprise à la place de Total.
"Dès qu’il y a une catastrophe, il faut aller devant le tribunal correctionnel, nous sommes prisonniers de cette habitude", estime pour sa part Daniel Soulez Larivière, avocat de Serge Biechlin, l'ancien directeur d'AZF, et avocat de Grande Paroisse (groupe Total), propriétaire de l'usine, qui y voit la cause de la "frustration du public".
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