L'annonce. L'interdiction des feux de cheminée en Ile-de-France est "excessive", a estimé mardi Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie qui a annoncé son intention de revenir sur l'arrêté préfectoral prévoyant de les interdire à compter du 1er janvier.
"Je vais faire changer cette décision qui ne va pas dans le bon sens", a déclaré la ministre sur France 2, estimant qu'avec cette disposition prise dans le cadre d'un plan de protection de l'atmosphère (PPA), "on était dans le ridicule".
"J'ai été moi-même très surprise, surtout des chiffres qui ont été utilisés. On nous a fait croire que les feux de cheminée polluaient plus que les voitures diesel", a expliqué Ségolène Royal, indiquant avoir été saisie de ce sujet par des associations de consommateurs."Il faut être un peu raisonnable. Je ne suis pas favorable à une société des interdictions", a-t-elle ajouté, se disant au contraire favorable au chauffage au bois.
Royal encourage le chauffage au bois. "J'encourage en tant que ministre de l'Ecologie le chauffage au bois. La France est quand même la quatrième forêt européenne (...) et il y a des poêles de chauffage au bois qui sont très performants", a-t-elle souligné. Ségolène Royal a ajouté qu'elle ne voulait pas que cet arrêté "mette en cause toute la filière bois et tout le développement des énergies renouvelables".
Que prévoyait cet arrêté À partir du 1er janvier, les feux de cheminée et l'utilisation de poêle à bois sont censés être totalement interdits pour les particuliers à Paris intra muros. Ils doivent, également, être autorisés sous certaines conditions dans 435 communes d’Ile-de-France. Le décret prévoit qu'il soit possible de faire brûler quelques buches, à conditions d'installer un insert, c'est-à-dire une fenêtre de protection à mettre devant la cheminée. Avec cet insert, la combustion se fait plus lentement, et ça pollue moins. Les poêle à bois moderne doivent également rester autorisés.
Quelle était sa raison d'être ? Les feux de cheminée à l'air libre représentent une source réelle de pollution, même si les chiffrent divergent. Selon les professionnels du bois, ils ne représentent que 5% des émissions de particules fines. Mais selon la direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie, cela représente près de 25% de la pollution aux particules fines.
Difficile à appliquer. En théorie, l'arrêté prévoyait jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende. Mais dans la pratique, la mesure doit avant tout être préventive. "Il n'est pas question de créer une police des feux de cheminée, mais d'alerter tous ceux qui utilisent ce moyen de chauffage sans connaître son impact", expliquait au Parisien Hélène Gassin, vice-présidente (EELV) du conseil régional d'Ile-de-France, peu avant la publication de l'arrêté en 2013.