Une fillette de 11 ans a été empêchée de monter dans le bus scolaire parce qu'elle avait oublié sa carte de transport et s'est retrouvée seule à l'arrêt d'un village lotois, a-t-on appris mardi auprès de sa famille et du conseil général. Le 18 mars à 08H00, raconte Lilian Alric, le père de Romane, sa fille veut comme tous les matins prendre l'autocar scolaire qui la conduit du village où elle habite, Assier, jusqu'au collège de Lacapelle-Marival, à une dizaine de kilomètres de là.
"Elle est partie en larmes". Il dépose sa fille, scolarisée en classe de 6e, à l'arrêt du bus mais celle-ci a changé de veste et a oublié sa carte de transport. La conductrice de l'autocar refuse pour cette raison de laisser monter la fillette qui se retrouve seule à l'arrêt, raconte la Dépêche du Midi, qui révèle la mésaventure. "Mon épouse et moi-même étions partis au travail, Romane n'a pas de téléphone portable. Elle est partie en larmes se réfugier chez ses grands-parents qui heureusement habitent à 500 mètres", dit Lilian Alric.
"Ça aurait pu mal se passer". La famille a rédigé une lettre ouverte adressée en particulier au Conseil général, qui gère le transport scolaire, à la préfecture et à la mairie pour, pour éviter que ne se reproduisent de tels dysfonctionnements, ajoute Lilian Alric. "Ça aurait pu mal se passer", poursuit-il. "Parce qu'elle a simplement oublié sa carte de transport, est-il concevable de faire subir une situation aussi cruelle à une enfant de 11 ans?", demande la famille dans sa lettre. "Si notre enfant rencontre un problème, qui en porte la responsabilité ?"
Le département se défend. Cette "situation n'aurait jamais dû arriver", dit le département dans un communiqué. Les titres de transport sont obligatoires, rappelle-t-il. Mais en cas de non présentation, le transporteur doit prévenir l'élève qu'au bout de plusieurs oublis, il ne pourra plus emprunter le bus, il doit alerter le Conseil général et les parents doivent être prévenus. "Dans le cas de cette collégienne, la procédure n'a pas été appliquée". Le département ajoute toutefois qu'il semblerait que la fillette n'en soit pas à son premier oubli, ce que dément son père. En tout état de cause, le Conseil général rappelle aux familles "qu'il leur incombe de s'assurer que leur enfant monte dans le bus" pour éviter tout incident.