Le directeur d'une école primaire de Villefontaine, soupçonné de viols sur des élèves de sa classe de CP, a reconnu les faits en garde à vue, a indiqué le parquet de Vienne, mardi soir. Cet enseignant, âgé de 45 ans, est soupçonné d'avoir imposé des fellations à au moins deux fillettes de sa classe de CP. Neuf plaintes correspondant à neuf élèves de la classe de cet enseignant ont été enregistrées à ce stade, a précisé le procureur de la République, Matthieu Bourrette.
Un "atelier du goût" infligé aux élèves. Selon les premiers éléments de l'enquête, les faits se seraient déroulés entre décembre et mars dernier, au fond d'une salle de classe, derrière un paravent. Le directeur aurait mis en place ce qu'il appelait "un atelier du goût" : les yeux bandés, les enfants devaient identifier des "choses" que l'enseignant leur faisait goûter. Ce sont les descriptions et les plaintes de deux élèves âgées de six ans qui ont amené leurs parents à porter plainte immédiatement. Avec leurs mots d'enfants, les deux fillettes ont raconté qu'elles avaient dû toucher avec les mains et avec la bouche ce qui ressemblait à un "tuyau" ou à un "zizi". L'une d'entre elles a expliqué que cela était arrivé à plusieurs reprises.
Des images pédopornographiques. A la suite des plaintes déposées par des parents il y a quelques jours, le directeur a été interpellé lundi et placé en garde à vue pour des faits de viols sur mineurs. Et au terme de sa garde à vue, prolongée de 24 heures, l'enseignant a reconnu les faits. Les perquisitions réalisées à son domicile ont par ailleurs débouché sur la découverte de contenus à caractère pédopornographique : un film et des images stockés sur une clé USB.
Un homme déjà condamné pour des faits similaires. Cet enseignant, âgé de 45 ans et père de famille, a pris les rênes de l'école de Villefontaine à la rentrée dernière, à son arrivée en en tant que directeur. Un fait troublant quand on apprend que l'homme avait été condamné en 2008 pour recel d'images à caractère pédopornographiques. Que savait l’Éducation nationale du passé chargé de ce fonctionnaire ? L'enseignant avait écopé à l'époque de 6 mois de prison avec sursis avec obligations de soins psychiatriques mais d'aucune interdiction d'exercer une profession en lien avec les enfants. "Ces précédents n'étaient pas connus de l’Éducation nationale. Donc il n'y a rien dans le dossier de ce monsieur, de cet enseignant, concernant cette première condamnation. L’Éducation nationale l'ignorait totalement", a indiqué mardi l'inspectrice d'académie de l'Isère au micro d'Europe 1.
Une enquête administrative ouverte. La ministre de l'Education a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête administrative, après la révélation de cette affaire. "Afin de faire toute la lumière sur cette affaire et sans préjudice de l'enquête judiciaire placée sous l'autorité du Parquet", la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a "immédiatement diligenté une enquête administrative confiée à l'inspection générale de l'administration de l'Éducation nationale et de la Recherche", a indiqué le ministère dans un communiqué.