Quelques heures après le coup de filet dans les milieux islamistes radicaux en France, le ministre de l'Intérieur a justifié l'opération. Claude Guéant a expliqué que parmi les motifs qui ont mené à l'interpellation de 19 personnes figurait le fait "qu'ils avaient un entraînement de caractère paramilitaire", insistant sur le fait que "l'interpellation s'est faite en fonction des éléments dont disposait le juge d'instruction".
"Ce sont des gens qui, sur le Web se réclamaient du moudjahidisme et d'une idéologie extrémiste radicale, d'une idéologie de combat. Ils avaient un discours très belliqueux, assumé et qui était très public sur le Web", a précisé le ministre ajoutant que "d'autres parts ils avaient des armes".
"Pas une opération de communication"
Le ministre de l'Intérieur a ainsi réfuté que ce soit une "opération de communication", et a tenu à rappeler "que c'est une décision judiciaire". "En l'espèce, l'instruction judiciaire s'est fondée sur le travail des services de renseignement de la même façon que la culpabilité de Mohamed Merah à Toulouse a été fondée sur des analyses conjointes de la police judiciaire et du Renseignement intérieur", a insisté Claude Guéant. Les forces de l'ordre ont agi sur commission rogatoire des juges antiterroristes parisiens Nathalie Poux et Marc Trévidic, dans le cadre d'une information judiciaire pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme ouverte début mars.
Par ailleurs, le ministre a confirmé, qu'à sa connaissance, il n'y avait aucun lien entre les interpellés et l'auteur des tueries de Toulouse et de Montauban.
La police a saisi des armes et placé en garde à vue 17 personnes après avoir procédé à 19 interpellations à l'aube, plus d'une semaine après la mort de Mohamed Merah. Parmi les interpellés figure Mohammed Achamlane, leader de Forsane Alizza, un groupe salafiste radical dissous en février par Claude Guéant qui l'accusait de préparer à la lutte armée.