Julien Coupat est sorti de la maison d'arrêt de la Santé à Paris dissimulé dans le coffre d'une Peugeot bleue break, jeudi vers 17h10. Soupçonné de sabotages de lignes de TGV fin 2008, il y était incarcéré depuis six mois.
L'ordonnance de remise en liberté rendue par le juge d'instruction Thierry Fragnoli a soumis la libération de Coupat au versement d'une caution de 16.000 euros et impose qu'il demeure chez lui à Montreuil ou chez ses parents à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine. Le contrôle judiciaire lui interdit en outre de sortir d'Ile-de-France et lui impose d'aller pointer une fois par semaine au commissariat de Montreuil où il devra laisser ses papiers d'identité. Enfin, Julien Coupat n'aura pas le droit d'entrer en relation avec les huit autres mis en examen et les témoins du dossier.
La libération de Julien Coupat a rapidement pris une tournure politique. Pour Arnaud Montebourg, "sept mois de prison infligés à un innocent pour faire monter une sauce politicienne au goût infect, dans n'importe quel pays démocratique, cela vaut la démission de Michèle Alliot-Marie". La ministre de l'Intérieur a elle estimé que cette libération "s'inscrivait dans une procédure normale."
L'altermondialiste José Bové, accuse également Mme Alliot-Marie d'"une sorte de coup médiatique organisé" pour "essayer de construire une espèce de complot de l'ultragauche". La riposte du porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a fusé : "instrumentaliser ce qui n'est qu'une étape de l'instruction pour faire croire à l'innocence de Coupat est totalement irresponsable".
Julien Coupat s’était exprimé pour la première fois dans un entretien au Monde daté de mardi. Il estimait la prolongation de sa détention comme "une petite vengeance bien compréhensible au vu des moyens mobilisés et de la profondeur de l'échec".
L'ancien étudiant de Ecole des hautes études en sciences sociales,qui aura 35 ans le 4 juin, avait été interpellé avec huit autres personnes le 11 novembre 2008. Il était le seul à avoir été maintenu en détention provisoire, la justice le soupçonnant d'être le "chef" d'un groupe à visée terroriste.
Pour Mathieu Burnel, l'un des membres des "neuf de Tarnac" et toujours mis en examen, la bataille continue. Il s'explique au micro de Mathieu Charrier.
Trois jeunes considérés comme des proches de Coupat avaient été interpellés la semaine dernière dans la région rouennaise. Ils avaient été remis en liberté trois jours après sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux.