A partir de lundi, des audiences en correctionnelles en "formation citoyenne" vont être expérimentées dans les tribunaux et cours d'appels de Dijon et Toulouse avant d'être étendues à d'autres juridictions.
Interrogée par Europe 1, Christiane Féral-Schuhl, avocate et bâtonnier au barreau de Paris, est opposée à cette réforme. "Cela a été voulu pour rapprocher le citoyen de la justice. Moi je le vis comme une régression dans la mesure où juger est quelque chose de très difficile. Et que nous allons demander à des citoyens assesseurs, après une journée d'initiation, de se prononcer", déplore l'avocate.
"On dénie quelque part le rôle de juge à des techniciens qui, eux, ont fait huit années d'études pour pouvoir se prononcer. Se prononcer sur un acte grave, un crime par exemple, c'est très difficile (...) Avec des mesures qui sont censées mettre en place une justice plus humaine, on obtient des mesures qui sont proches de la déshumanisation. Le citoyen aura du mal à rentrer dans la technicité des procès", explique Christiane Féral-Schuhl.