La réaction ne s'est pas faite attendre. L'avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi, Me Olivier Morice, a demandé vendredi au parquet d'ouvrir "une enquête préliminaire pour violation du secret de l'instruction et entrave à la justice" après les conversations téléphoniques entre Brice Hortefeux et Thierry Gaubert, selon les informations recueillies par Europe 1.
"Nous allons demander au procureur de la République d'ouvrir une enquête préliminaire à l'égard de Brice Hortefeux parce que, de manière manifeste, il a prévenu son ami, M. Gaubert, des charges qui pesaient sur lui en portant à sa connaissance le témoignage de son épouse", a indiqué vendredi sur Europe 1 l'avocat des familles de victimes de l'attentat de Karachi.
"Cela est une entrave intolérable au bon déroulement du travail des juges et nous demandons maintenant que la justice soit saisie à l'encontre de M. Hortefeux", a-t-il précisé.
"Il a prévenu son ami" :
Des coups de fil en question
L'ancien ministre de l'Intérieur a reconnu vendredi sur Europe 1 avoir appelé Thierry Gaubert pour lui dire que son épouse, la princesse Hélène de Yougoslavie, "balançait beaucoup".
"Ce que j'ai dit à Thierry Gaubert circulait déjà dans la presse. Je n'ai fait que lui rapporter des rumeurs de presse", a insisté Brice Hortefeux sur Europe 1. "J'avais la tonalité mais pas le détail", a précisé l'ancien ministre en soulignant que sa source n'était aucunement policière et qu'il n'avait pas eu accès au PV d'audition.
Une explication qui ne convainc pas Me Olivier Morice.
"C'est une explication totalement fumeuse. Il y a des enregistrements téléphoniques qui datent du 14 septembre qui montrent que la démarche de M. Brice Hortefeux, c'est de lui expliquer que son épouse a donné un témoignage accablant", insiste l'avocat sur Europe 1.
"Que non seulement il est très inquiet en ce qui concerne sa possible mise en cause mais qu'il ne peut pas lui dire exactement ce qu'il y a dans le dossier par téléphone. Par contre, ils conviennent d'un rendez-vous. Inadmissible. Nous sommes en présence d'une République des copains et des trafics. C'est invraisemblable ce qui se passe" a conclu Me Olivier Morice.