"Elle balance beaucoup apparemment, Hélène." L'ex-ministre Brice Hortefeux a appelé le 14 septembre Thierry Gaubert, un proche de Nicolas Sarkozy qui a depuis été mis en examen, pour le prévenir que sa femme avait donné des informations importantes devant le juge chargé de l'enquête sur l'affaire Karachi. Suite à ses propos révélés en fin de semaine dernière, Me Morice, qui représente les familles des victimes de l'attentat de 2002 a annoncé mardi le dépôt d'une plainte contre Brice Hortefeux.
Cette procédure contre l'ex-ministre de l'Intérieur a pour objet les chefs suivants : "entrave au déroulement des investigations", "complicité de subornation de témoins" et "violation du secret de l'enquête".
La plainte vise aussi "les conseillers du président de la République" après la publication d'un communiqué de l'Elysée indiquant que le nom de Nicolas Sarkozy ne figurait pas dans le dossier, les familles estimant qu'il y a eu "violation du secret de l'enquête et de l'instruction, violation du secret professionnel, recel et complicité". La plainte vise enfin Thierry Gaubert en personne pour "subornation de témoin".
Brice Hortefeux réplique
La réplique de Brice Hortefeux n'a pas traîné. L'ex-ministre a annoncé mardi dans un communiqué à l'AFP avoir "décidé de porter plainte pour diffamation contre Me Olivier Morice". Il a expliqué sa décision par "les allégations mensongères et les affirmations calomnieuses proférées par l'avocat des familles de victimes contre lui.
Au-delà de cette bataille de plaintes, la justice s'est déjà emparée du dossier. Le parquet de Paris a en effet ouvert vendredi dernier une enquête préliminaire pour "violation du secret professionnel" et "recel".