"Ca devient de plus en plus dur. Je commence vraiment à être épuisé et à bout de forces". confie Jérôme Kerviel dans un entretien paru lundi soir sur le site de 20 minutes. L'ancien trader de la Société Générale, qui estime être "enfermé dans le couloir de la mort sociale", annonce qu'il a envoyé un courrier aux parlementaires et aux membres du gouvernement pour demander une commission d'enquête indépendante sur l'affaire qui porte son nom.
L'ancien trader a été condamné en 2012 en appel à rembourser la perte de 4,9 milliards d’euros dont l'accuse son ancien employeur. Jérôme Kerviel demande que ce montant soit vérifié par des instances judiciaires. "Je m’adresse donc aux parlementaires et au gouvernement parce qu’une commission d’enquête parlementaire peut exiger cette expertise financière. Il se trouve que chaque citoyen français est concerné dans la mesure où l’Etat a accordé 1,7 milliard d’euros de déduction fiscale à la Société Générale quand celle-ci a annoncé ses prétendues pertes."
Si sa lettre reste vaine, l'ancien trader prévoit "d’autres actions. Plus radicales", sans en dire plus.
Jérôme Kerviel évoque par ailleurs son quotidien qu'il qualifie de"vie de merde" : "je n’ai ni emploi, ni le moindre revenu. Je n’ai pas de Sécurité sociale. Je n’ai pas de logement. Il m’est impossible de construire quoi que ce soit, d’avoir une vie normale, une vie affective normale. Je bosse sur l’affaire tous les jours. Il n’y a pas un matin où je me lève sans y penser."
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