La journée a été difficile lundi pour Jérôme Kerviel. L’ancien trader de la Société générale, accusé d’avoir fait perdre 4,9 milliards d’euros à la banque, a d’abord été attaqué dans la matinée par un de ses anciens supérieurs hiérarchiques. Christophe Mianné, chef de la division actions et dérivés de la Société Générale, lui a reproché d’être "malhonnête, déloyal, non transparent et tricheur".
Et dans l’après-midi, Jérôme Kerviel a été malmené par le président du tribunal correctionnel de Paris et ses deux assesseurs, puis par le ministère public et les avocats de la banque. L’accusé a ainsi eu du mal à donner une explication cohérente aux opérations fictives qu'il a enregistrées pour masquer ses prises de positions de dizaines de milliards sur les marchés financiers, martelant que son objectif était de "gagner de l'argent pour la banque".
"Partie de cache-cache"
Jérôme Kerviel a tout de même reconnu avoir été entraîné "à l'époque dans une fuite en avant, une spirale, un engrenage". Pourquoi masquer alors ses engagements? "Pour donner une apparence de chiffres cohérents, de positions couvertes", a répondu Jérôme Kerviel, ajoutant même avoir parfois donné des explications "invraisemblables" et s'étonnant qu'elles aient pu satisfaire les services de contrôle.
L'idée, a-t-il poursuivi, était "d'attendre de pouvoir déboucler (solder) ses opérations sur un gain pour la banque". "La seule façon de faire de l'argent, c'est de prendre des risques", a-t-il ajouté. C'était une "forme de cache-cache?", lui a demandé la cour. "Dans une salle de marché, c'est un peu le sport national", a lancé l'ancien trader.