"C'est un appel à me mettre une balle dans la tête". C'est ainsi que Jérôme Kerviel, "effondré", selon l'ancien trader de la Société Générale, a réagi mercredi à sa condamnation par la cour d'appel de Paris. Trois ans de prison ferme et près de 5 milliards de dommages et intérêts, une décision qui valide ainsi le jugement de première instance.
"La justice protège la Société Générale"
"Je ne comprends pas cette décision", a-t-il déclaré sur RTL, en annonçant se pourvoir en cassation "sans hésitation". "Je comptais même sur la relaxe" a confié l'ancien trader, qualifiant cette décision comme "totalement inique aux vues des éléments et témoignages de qualité soumis à la cour". L'ex-trader a ainsi estimé que la justice "protège la Société Générale".
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"J'ai pensé à ma mère"
Quelles ont été ses premières pensées ? "J'ai pensé à ma mère, au mal que ça a pu lui faire et au mal que ça lui a fait", a-t-il livré. Effondré, certes, mais pas abattu, Jérôme Kerviel a annoncé qu'il "continuera à se battre quoiqu'il arrive", espérant que d'"anciens de la Société Générale" lui apportent leur soutien. "Un appel à témoin" renouvelé à plusieurs reprises.
"Je refuse d'être le seul coupable"
Pour l'heure, Jérôme Kerviel n'ira donc pas en prison, le pourvoi en cassation étant suspensif, tant qu'une décision finale n'a pas été rendue. Un recours qui n'a aucunement pour but de gagner du temps, assure-t-il : " je cherche seulement à ce que la vérité soit dite". "J'ai reconnu mes erreurs, je prends ma part de responsabilité, en revanche, je refuse d'être le seul coupable", a-t-il martelé, assurant qu'il n'était pas dans le déni. Quant à l'avenir, "ça va être très difficile désormais", a-t-il déploré en expliquant vivre de la solidarité de ses proches depuis plus d'un an.