Alea jacta est. Devra-t-il retourner en prison et payer une amende record à la Société générale ? Jérôme Kerviel, l'ex-trader de la banque française qui a entrepris de rentrer à pied de Rome où il a rencontré le Pape, saura mercredi si sa condamnation à trois ans de prison ferme et à une amende de 4,9 milliards d'euros devient définitive. Une somme inédite... que la banque ne touchera en fait jamais. La Société générale a renoncé, selon les informations d'Europe 1, à faire payer Jérôme Kerviel jusqu'à la fin de ses jours, comme elle l'avait initialement annoncé.
L'équation impossible. La Société générale a ainsi dû faire face à une équation compliquée : Jérôme Kerviel n'est dans les faits pas solvable, mais annoncer officiellement qu'elle efface l'ardoise de son ancien trader serait du plus mauvais effet vis-à-vis de ses clients. Cette option a donc été rapidement mise de côté par la direction. La Société générale refuse également que Jérôme Kerviel devienne un martyr en lui ponctionnant, comme il en était question au départ, tous ses revenus jusqu'à la fin de ses jours.
La solution. En revanche, pas question pour la banque de laisser Jérôme Kerviel se faire de l'argent grâce au récit de son infraction. Selon sa nouvelle stratégie, la Société générale devrait donc se contenter de prélever tous les bénéfices que son ancien employé va tirer de la vente des droits de son histoire. Des montants qui pourraient s'élever à 300.000 euros de droits d'auteur pour son livre et 150.000 euros, au mieux, pour une adaptation au cinéma. Au total, la Société générale ne devrait donc récupérer que 0,001% des 4,9 milliards d'euros que lui doit Jérôme Kerviel.
L'incertitude. Quant à la prison, Jérôme Kerviel pourrait devoir y retourner si la cour de Cassation rejette le pourvoi de l'ex-trader. Il n'a fait que 41 jours de détention provisoire. Il lui reste donc théoriquement deux ans et 10 mois à purger, soit environ un an et demi avec les remises de peine. Kerviel devrait être convoqué par la justice pour se rendre en détention d'ici deux mois au maximum.
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