Les mots sont importants : le contrat n'est pas encore "finalisé" mais Dassault est en bonne voie pour vendre 126 Rafale à l'Inde. Les autorités indiennes ont en effet retenu l'avionneur français pour entamer des "négociations exclusives", considérant que le Rafale est aujourd’hui le candidat le moins cher de l'appel d'offres pour la fourniture de 126 avions de combat à l'Inde. Ce marché représente 12 milliards de dollars, soit 9 milliards d'euros.
"Un signal de confiance", dit Sarkozy
Du côté des autorités françaises, on croirait presque que le contrat a déjà été signé. C'est un "succès considérable puisque les Rafale viennent de remporter la compétition dans l'un des pays où la compétition est la plus rude, la plus difficile, la plus acharnée", a déclaré Nicolas Sarkozy, lors de ses voeux à la presse. "126 Rafale en dernière phase" de sélection en Inde, "ça va bien au-delà de la société qui les fabrique, bien au-delà de l'aéronautique, c'est un signal de confiance pour toute l'économie française", a ajouté le chef de l'Etat.
De son côté, Olivier Dassault, président du conseil de surveillance du groupe Dassault, a dit sa "très grande joie", à la sortie d'une réunion de parlementaires UMP à l'Elysée. "C'est une très, très, très bonne nouvelle, pas simplement pour la société Dassault mais pour l'ensemble de l'industrie aéronautique française", a précisé le député. "C'est un programme sur lequel il y a plus de 500 sociétés qui coopèrent, c'est une victoire de toutes les PME de haute technologie qui participent à la construction du plus bel avion du monde", a-t-il ajouté, précisant que "c'est à l'Inde de l'annoncer". Ce qui n'est pas encore le cas.
L'Inde ne se prononcera pas avant fin mars
Le ministre indien de la Défense a précisé mardi que New Delhi ne se prononcerait d'ailleurs pas avant fin mars sur l'attribution définitive du contrat. La négociation du contrat va s'engager très prochainement avec le soutien total des autorités françaises. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a précisé que les discussions avec l’Inde porteraient sur des transferts de technologie, évoquant l'hypothèse de chaînes de construction de Rafale en Inde pour ce contrat qui portera "vraisemblablement" sur une dizaine d'années.
Cet appel d'offre, lancé en 2007, est l'un des plus importants jamais lancés par la troisième puissance économique d'Asie et l'un des plus importants du moment dans le secteur de la défense aérienne. Il avait attiré les géants mondiaux du secteur qui s'étaient livrés une féroce compétition. Le Rafale et l'avion d'Eurofighter avaient été présélectionnés en avril, plaçant hors jeu les poids lourds américains du secteur, Boeing et Lockeed Martin, le suédois Saab Gripen et le russe MiG. En Inde, le candidat le moins-disant remporte généralement le contrat. Ce contrat stipule que l'Inde achètera directement 18 avions d'ici à 2012 tandis que les 108 autres seront construits en Inde. Dassault était en compétition avec le consortium européen Eurofighter, qui proposait son Typhoon.
La France tente actuellement de vendre le Rafale aux Emirats Arabes Unis et au Brésil. D'après le ministre de la Défense Gérard Longuet, le Koweit et le Qatar se sont également montrés intéressés et Dassault a présenté son avion en Malaisie.