“On appelle aujourd’hui les étudiants à se mobiliser plus avant du côté des salariés et à amplifier la mobilisation, on appelle notamment à une journée facs mortes dès mardi, c’est-à-dire à cesser les cours, à se réunir en assemblée générale, à y voter la grève“, a annoncé Jean-Baptiste Prevost, président de l’Unef (Union nationale des étudiants de France), lundi matin sur Europe 1.
“Cette réforme ne peut pas se faire sans les jeunes. On sert d’alibi au gouvernement et les jeunes considèrent aujourd’hui que (la réforme des retraites, ndlr) est une double peine : c’est plus de chômage en début de carrière et c’est moins de droits sociaux demain, donc on a des raisons de se mobiliser“, a poursuivi le président du principal mouvement étudiant.
Se mobiliser, même "quand les lois sont votées"
La mobilisation étudiante peut-elle s’inspirer du mouvement contre le CPE ? “Ce n’est clairement pas la mobilisation contre le CPE“, a réagi Jean-Baptiste Prevost, avant de poursuivre : “Ce n’est pas le même contexte, pas le même calendrier, pas le même sujet. En revanche, le CPE nous donne deux enseignements. Le premier, c’est que jeunes et salariés ensemble, on peut faire bouger les choses, notamment quand les lois sont votées, comme ce fut le cas avec le CPE“.
"Ce n’est pas très juste et responsable que de faire payer aux jeunes les pots cassés d’un système qui ne fonctionne pas aujourd’hui", a-t-il ensuite regretté :
“La réforme n’est pas assurée après 2018, donc on n’est toujours pas rassurés sur notre futur, mais on veut être entendus, on veut pouvoir bosser en début de carrière, on va nous priver d’un million d’emplois en allongeant l’âge de départ à la retraite“, a encore dénoncé le président de l’Unef.
"On n’est pas pour le statu quo"
En conséquence, l’Unef “demande juste notre droit à la parole sur une réforme qui concerne notre avenir“, d’autant que “84% des jeunes de 18 à 25 ans refusent cette réforme“.
Et Jean-Baptiste Prevost d’ajouter : “on n’est pas pour le statu quo, on demande une réforme progressive des retraites qui ouvre des droits futurs pour les jeunes, notamment la prise en compte des années d’études, la prise en compte des périodes d’inactivité forcée“.
Concernant les récents débordements qui ont eu lieu la semaine dernière en marge des manifestations de lycéens, l’Unef craint une manipulation. “On a le sentiment que la crainte d’un mouvement de jeunes au sommet de l’Etat pousse aujourd’hui à plutôt instrumentaliser que prévenir ce genre d’incidents“, a accusé Jean-Baptiste Prevost.