Aaron "Bryan" Bijaoui est de retour auprès des siens. L'adolescent, grièvement blessé le 19 mars par Mohamed Merah dans une école juive de Toulouse, a rejoint jeudi sa famille à Nice. Il poursuivra donc dans sa ville natale ses soins physiques et psychologiques, ont indiqué son frère et son avocat au cours d'un point de presse.
"La situation reste très préoccupante, il a des soins très importants. Surtout du point de vue psychologique, il a besoin de se reconstruire selon les paroles qu'il a employées", a indiqué l'avocat niçois de la famille, Philippe Soussi, qui a rencontré l'adolescent pour la première fois jeudi.
"Je le sens fragile"
Le jeune homme âgé de 15 ans était interne au collège Ozar Hatorah, où Mohamed Merah a tué quatre personnes dont trois enfants. Hospitalisé à Toulouse après le drame, il a été opéré à un poumon et à l'estomac. "On ne savait pas s'il allait survivre. Tout ce que l'on pouvait faire c'était d'être présent. On a essayé de lui remonter le moral même si c'était très compliqué", confie son frère aîné Yves Bijaoui, âgé de 30 ans, resté auprès de lui ces dernières semaines.
"Les premières paroles qu'il a prononcées étaient des paroles relatives aux personnes qui ne sont plus là. C'est un signe de force et de maturité quand on a 15 ans et demi", a noté l'avocat niçois de la famille. Selon le frère de Bryan, le jeune homme reste très marqué par l'événement qui a failli lui coûter la vie. "Je le sens fragile, pas forcément par rapport à l'attaque, mais par rapport aux personnes qui sont décédées et qui étaient importantes pour lui", poursuit son frère.
Il ne retournera pas à Toulouse
Pour le préserver, sa famille a donc fait le choix de donner peu de détails à Bryan sur l'équipée meurtrière de Mohamed Merah. "Il est au courant que cet homme a été tué, il n'en sait pas plus. Il a dit simplement que c'était un monstre", abonde son frère.
L'heure est à présent à la reconstruction. Pour la famille de Bryan il est en effet exclu que le jeune homme retourne au collège Ozar Hatorah. "On réfléchit à la manière dont il peut reprendre ses études, parce que c'est important", estime Yves Bijaoui. "Aujourd'hui, on est très présent, on le soutient énormément car il en a besoin. C'est une des raisons pour lesquelles il ne retourne pas à Toulouse, il a besoin de sa famille", précise son grand frère.
Même si Bryan est "serein", "il vient de l'enfer, c'est un miraculé, il est passé très près de la mort et il en est conscient, commente l'avocat de la famille. "On sent le besoin de se reposer, de prendre du recul, d'essayer de reprendre une vie normale."