L'affaire Woerth-Bettencourt doit connaître plusieurs rebondissements mercredi. Des décisions dans la demande de mise sous tutelle de l'héritière de l'Oréal et l'examen par la Cour de cassation d'un éventuel dépaysement des enquêtes doivent être rendues.
Une mise sous tutelle ?
A Courbevoie, une juge des tutelles décidera ou non de la mise sous protection de Liliane Bettencourt. Sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers, souhaite en effet qu'elle soit placée sous protection, malgré elle. Le 3 novembre, lors de l'audience, le parquet de Nanterre s'y était montré défavorable.
Deux précédentes demandes ont déjà été repoussées par le procureur de la République de Nanterre, Philippe Courroye, en raison de l'absence d'expertise médicale. Pour sa troisième demande, Françoise Bettencourt-Meyers a joint un certificat médical de carence constatant que la milliardaire, âgée de 88 ans, refusait toujours de se soumettre à un examen. Le parquet a donc été contraint de transmettre cette requête à une juge des tutelles.
Si celle-ci estime cette demande recevable, la juge peut décider d'ouvrir un dossier de tutelle avec le pouvoir d'ordonner une expertise médicale et d'auditionner dans les semaines à venir Liliane Bettencourt. Cette dernière peut bien sûr refuser mais elle ne pourra par la suite pas contester un éventuel placement sous tutelle.
Seconde hypothèse, si la juge de Courbevoie se déclare incompétente, il n'y aura pas d'ouverture de dossier. Mais Françoise Bettencourt-Meyers pourra faire appel. Et c'est la cour d'appel de Versailles qui jugera à son tour la demande de mise sous protection.
Le dépaysement examiné
A 14 heures, à Paris, la chambre criminelle de la Cour de cassation se penchera sur la tentaculaire affaire. Après des mois de polémique, le procureur général de Versailles, Philippe Ingall-Montagnier, a en effet demandé à la Cour de cassation de dépayser l'ensemble des dossiers Woerth-Bettencourt : l'information judiciaire qui regroupe les quatre anciennes enquêtes préliminaires du procureur Courroye, le dossier pour abus de faiblesse mené par Isabelle Prévost-Desprez et l'information judiciaire contre X pour "violation du secret professionnel" visant la magistrate, soupçonnée d'avoir orchestré des fuites dans la presse.
L'audience sera publique. La Cour pourrait ensuite rendre sa décision dans la soirée ou la mettre en délibéré à quelques jours.
>>> Vous avez raté un épisode de l'affaire Bettencourt ? Retrouvez la chronologie d'Europe1.fr