Il y a un quart de siècle, le corps du petit Gregory était retrouvé dans la Vologne. Retour sur ce douloureux feuilleton judiciaire.
L'affaire est considérée comme l'une des plus grandes énigmes criminelles françaises. Le 16 octobre 1984, le corps de Grégory Villemin, 4 ans, est découvert pieds et poings liés dans la Vologne, à 6 km du domicile familial de Lépanges-sur-Vologne, dans les Vosges. 25 ans après, l'affaire n'a toujours pas trouvé son épilogue.
L'affaire, l'une des plus médiatisées de l'après-guerre, connaît un premier rebondissement le 17 octobre 1984, au lendemain du meurtre, quand les parents du petit garçon reçoivent une lettre anonyme : "Ton fils est mort. Je me suis vengé".
Un temps suspecté du crime, après avoir été mis en cause par sa belle-soeur Murielle Bolle en novembre 1984, Bernard Laroche, cousin de Jean-Marie Villemin, est inculpé d'assassinat et écroué, avant d'être remis en liberté en février 1985. Peu après, il est abattu d'un coup de carabine par Jean-Marie Villemin, le père de Grégory.
En juillet 1985, c'est au tour de la mère de l'enfant, Christine Villemin, d'être inculpée de l'assassinat de son fils par le juge Jean-Michel Lambert. Ecrouée puis remise en liberté sous contrôle judiciaire quelques jours plus tard, elle bénéficie d'un non-lieu en février 1993.
Depuis 1993, l'enquête est au point mort."Cette affaire, c'est le fiasco de la Justice", résume Me Thierry Moser, l'avocat de Christine et Jean-Marie Villemin. Son espoir pour ce qui reste l'une des plus grandes énigmes criminelles françaises ? Que les analyses ADN ordonnées en décembre par la cour d'appel de Dijon sur la cordelette ayant servi à ligoter l'enfant, sur son anorak et son bonnet, "donnent des résultats probants". Chargé d'expertiser ces pièces à conviction, le laboratoire lyonnais Biomnis (ex-Mérieux) doit rendre ses conclusions "d'ici à la fin novembre", croit savoir l'avocat mulhousien.
"Nous attendons toujours la remise du rapport d'expertise" de ces scellés, mais "à ce jour, nous n'avons pas de date précise", tempère toutefois pour l'heure la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon.