Nous sommes en train de vivre le printemps le plus sec depuis 1900. Le phénomène climatique est en effet plus grave qu'en 1976 car il n'a presque pas plu cet hiver. En comparaison d'une année classique, il manque 15 cm de pluie. Ce chiffre peut paraître dérisoire mais cela aurait permis de remplir les nappes phréatiques et d'irriguer les cultures.
Les céréaliers de l'Est de la France, du Bassin parisien et de la région Poitou-Charente sont les plus touchés. Mais aucune région n'est épargnée. En Lozère, certains agriculteurs risquent de perdre entre 80% et 90 % de leur récolte de fourrage.
Un avant-goût du réchauffement climatique
Certains spécialistes voient dans cet épisode climatique un avant-goût du réchauffement climatique. Selon eux, cette sécheresse printanière devrait être la norme d'ici 30 où 40 ans.
Conséquence, l'agriculture va devoir s'adapter. Pour François Tardieu, directeur de recherches à l'institut pour la recherche agronomique (INRA), il existe des solutions. "Quand je regarde le passé, on a réussi à doubler les rendements, en sécheresse, entre les années 60 et aujourd'hui", explique-t-il. "Il n'y a pas de raison de penser qu'on ne peut pas continuer à progresser à un rythme élevé", estime-t-il.
Pour y parvenir, ces chercheurs explorent l'ADN des cultures. Il ne s'agit pas de modifier le génome des plantes mais plutôt d'accentuer leur résistance naturelle.