Gérard Dalongeville a quitté la prison de Longuenesse, dans le Pas-de-Calais jeudi soir. La cour d'appel de Douai a décidé de remettre en liberté, sous contrôle judiciaire, l'ancien maire socialiste d'Hénin-Beaumont, mis en examen et écroué en avril dans une affaire de fausses factures.
"Sa détention n'était plus utile aux nécessités de l'enquête", a estimé la cour d'appel de Douai. Le parquet général ne s'est pas opposé à sa libération. Son contrôle judiciaire lui interdit de sortir du département des Vosges où il a indiqué vouloir se rendre, et l'oblige à se présenter une fois par semaine dans un commissariat ou une gendarmerie.
"Je ne peux que me réjouir de sa mise en liberté. J'ai toujours considéré que cette détention provisoire était un peu longue", a indiqué à l’avocat de l’ancien élu, qui était "prêt à aller jusqu'au bracelet électronique" pour obtenir la mise en liberté de son client.
Marine Le Pen s’est dite "plutôt pas mécontente" : "Gérard Dalongeville va pouvoir parler des complicités éventuelles dont il a bénéficié. Ca pourrait être intéressant pendant la campagne des régionales", a réagi la vice-présidente du Front national, par ailleurs conseillère municipale à Hénin-Beaumont.
Gérard Dalongeville avait été mis en examen et écroué début avril pour détournement de fonds publics, faux en écriture et favoritisme présumés. L'enquête a mis au jour un système de fausses factures au bénéfice de sociétés qui n'auraient jamais honoré les prestations. Le montant de ces factures pourrait atteindre quatre millions d'euros.
Suspendu, puis révoqué de son poste de maire fin mai, il a été exclu depuis du Parti socialiste. Le divers gauche Daniel Duquenne lui a succédé comme maire, en devançant de peu la liste FN lors d’élections anticipées. Pour les faits qui lui sont reprochés, Gérard Dalongevile encourt dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.