La vie reprend doucement son cours dans le quartier de la Côte Pavée, à Toulouse, là où Mohamed Merah a été tué par les hommes du Raid après plus de trente heures d'intervention. Certains habitants de l'immeuble où s'était retranché l'auteur présumé des tueries de Toulouse et Montauban ont pu regagner leur domicile dès hier. D'autres ne pourront en revanche retrouver leur appartement que vendredi.
Marie-Jeanne, une habitante, n'a pas pu passer pour aller récupérer quelques affaires dans son logement, situé quelques étages au dessus de celui de Mohamed Merah. Elle a raconté à Europe 1 s'attendre au pire, après que des hommes de la Croix-Rouge lui ont décrit les dégâts dans l'immeuble. "Il y a des gros dégâts en façade, les vitres sont explosées, jusqu'au troisième étage", indique-t-elle, précisant que "les volets aussi ont été arrachés".
"Plus de cloison, plus de porte, plus de fenêtre"
Quant à l'appartement de Mohamed Merah, "c'est l'apocalypse : il n'y a plus de cloison, plus de porte, plus de fenêtre" et la chaudière a explosé. Il y aurait "des impacts de balles partout, aussi bien au plafond que sur les murs qui restent". Les enquêteurs de la police scientifique ont pris beaucoup de temps pour ramasser minutieusement les douilles, éparpillées jusqu'au pied de l'immeuble. Ce n'est qu'une fois ces constatations terminées que les habitants pourront enfin savoir si leur appartement a subi des dégâts.
Le Raid a été "super"
Dans le quartier, certaines familles sont restées pendant toute la durée de l'opération. "A partir du moment où le Raid a été là, pas à un seul moment je ne me suis sentie en insécurité", affirme à Europe 1 une mère de quatre enfants qui vit à 50 mètres de l'appartement de Mohamed Merah. "Je les ai vus non cagoulés", plaisante-t-elle, avant d'ajouter : "ils ont été supers".
"Ils nous ont tout expliqué, ils nous ont avertis. Ils nous ont fait confiance", assure-t-elle. Ses enfants, eux, "ont l'air de plutôt bien gérer" les événements. "La police a extrêmement bien communiqué avec nous, avec les enfants", "je pense qu'ils l'ont plutôt mieux vécu que d'autres à côté qui n'avaient pas cette présence".
"Si on avait vécu la même chose sans la police, uniquement avec le son, je pense qu'on aurait vécu les choses différemment", conclut-elle.