La phrase. "Il sera à son bureau jeudi matin." Malgré sa mise en examen mercredi pour escroquerie en bande organisée dans l'affaire Tapie, Stéphane Richard, le patron d'Orange, a tenu à faire savoir qu'il n'abandonnait pas le navire. Plusieurs voix se sont néanmoins élevées pour réclamer la démission de l'ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde.
"Pas de conséquence" pour Orange. Du côté du groupe de télécoms, on a "pris acte de cette décision des juges". La mise en examen de Stéphane Richard "n'a pas de conséquences sur ses responsabilités actuelles". Le patron d'Orange sera bien à son bureau, comme à l'accoutumée, jeudi.
Un CA "pour faire le point". Mais, à Matignon, on a immédiatement réagi en déclarant que le conseil d'administration du groupe se réunirait "dans les prochains jours" pour "faire le point" et "décider des conséquences à tirer". "A travers ses administrateurs, l'État (qui détient 27% du groupe) fera alors valoir sa position en tant qu'actionnaire", a-t-on précisé dans l'entourage du Premier ministre.
"Le seul intérêt de l'entreprise". La position des représentants de l'Etat français au conseil d'administration de l'opérateur Orange sur le cas du PDG Stéphane Richard, mis en examen, ne sera dictée que par le "seul intérêt de l'entreprise", a prévenu mercredi le ministre de l'Economie Pierre Moscovici.
Respect de la présomption d'innocence. Le syndicat CFE-CGC/Unsa de France Télécom-Orange a apporté son "soutien" au PDG Stéphane Richard et souhaité qu'il reste à son poste, au nom de la présomption d'innocence. La mise en examen de Stéphane Richard constitue "un choc pour les personnels" du groupe, déclare le syndicat dans un communiqué, assurant que "les personnels renouvellent leur soutien à leur PDG". Il demande que "la présomption d'innocence s'applique pleinement et qu'aucun amalgame ne soit fait entre les différentes missions que Stéphane Richard a assurées à différentes époques". La CFE-CGC/Unsa appelle "le gouvernement à la plus grande prudence", en faisant valoir que "d'autres patrons d'entreprises cotées ont continué d'exercer leur mandat de PDG alors même qu'ils étaient mis en examen dans le cadre de ce mandat".
"Au moins un retrait". Bruno Le Roux, le chef du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, avait estimé, avant la mise en examen de Stéphane Richard, qu'il appartiendrait à Orange de convoquer son PDG pour évoquer "les conséquences sur la gouvernance de l'entreprise". "Je pense que cela pose des difficultés (...) et donc que cela demanderait au moins un retrait", a-t-il dit sur BFM TV.
Fin de mandat en 2014. Dans le cas où Stéphane Richard serait maintenu à son poste par les administrateurs, il devra de toute façon faire face aux actionnaires puisque son mandat à la tête d'Orange prend fin en juin 2014. Dès l'été 2012, il avait indiqué qu'il serait candidat à sa propre succession, mais cette mise en examen pourrait maintenant représenter une épine dans le pied à l'heure de se faire réélire.