"Nous sommes l'objet d'une campagne orchestrée avec méthode et qui repose sur du vent". La phrase est signée Me Gilles August, l'avocat de Jérôme Cahuzac, visé par une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale à la suite des accusations de Mediapart portant sur un compte présumé non déclaré en Suisse.
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Un acharnement des médias ? "Nous avons dénombré 400 messages sur Internet de nos accusateurs. Nous avons dénombré plus de 72 interventions dans les médias, dans la presse, dans la télé, dans la radio", détaille l'avocat de Jérôme Cahuzac. Selon lui, Mediapart souhaite "accrocher un ministre de gauche à son tableau de chasse".
La réponse des journalistes de Mediapart ne s'est pas fait attendre. Dans un tweet, Fabrice Arfi, le journaliste qui est à l'origine de l'article sur le présumé compte en Suisse de Jérôme Cahuzac, a ironisé sur le travail de Gilles August. "Le travail de l'avocat de Cahuzac consiste donc à compter nos messages sur Twitter et le nombre de passages à la télé. Voilà, voilà…", écrit-il sur Twitter.
Le travail de l'avocat de Cahuzac consiste donc à compter nos messages sur Twitter et le nombre de passages à la télé. Voilà, voilà...— Fabrice Arfi (@fabricearfi) January 10, 2013
Les bons et les mauvais médias ? Mais Me Gilles August va plus loin et oppose les bons journaux et les mauvais. Il conseille ainsi de se rapporter à "l'enregistrement qui a été expertisé par un expert indépendant mandaté par L'Express". Les enregistrements téléphoniques en question, datant de 2000, ont été publiés par Mediapart le 4 décembre dernier. Ils font état d'une éventuelle conversation entre Jérôme Cahuzac et son gestionnaire de fortune, portant sur un compte en Suisse.
"Je ne sais pas qui est l'auteur de cette conversation, mais ce n'est pas Jérôme Cahuzac", assure Me Gilles August. De son côté, Mediapart est formel : il s'agit bien de la voix de Jérôme Cahuzac sur les enregistrements. Pour sa part, le spécialiste de L'Express ne parvient pas à identifier le ministre du Budget. "Je constate que Mediapart est seul. Je constate qu'aucun des adversaires politiques de Jérôme Cahuzac n'a repris ces accusations. Je constate que Jérôme Cahuzac est un homme intègre", a répliqué Me Gilles August.
"Une accusation sans fondement". Ce dernier balaie donc d'un revers de main toute éventualité de démission du ministre. "Un homme doit-il renoncer à son travail sous prétexte qu'il est victime d'une accusation sans fondement, qui ne repose que sur du vent ?", interroge Gilles August. "Nous l'avons vu, les seules accusations précises portant sur le financement de l'appartement de Jérôme Cahuzac, nous y avons répondu et nous n'en entendons plus parler", a-t-il rappelé.
"Une accusation qui porte sur du vent" :
Me August affirme également que tous les moyens judiciaires sont mis en place pour prouver l'innocence du ministre du Budget. "Nous avons fait une demande auprès des banques suisses. UBS nous a dit qu'il ne donnait pas ce genre de réponse. Jérôme Cahuzac a mandaté un avocat suisse qui actuellement discute avec UBS et nous n'avons pas de réponse de la banque suisse pour l'instant", a rapporté l'avocat.