L'enquête sur le drame de la pouponnière rebondit

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Un ex-nourrice a été mise en examen après la mort d'un nourrisson en 2012, à Paris.

Homicide involontaire. Dana, nourrisson d'un an et demi, est morte en septembre 2012 au sein de la pouponnière municipale Michelet, dans le 13e arrondissement de Paris. Elle avait été mordue  et jetée au sol par un enfant de trois ans, réputé "mordeur". A l'époque, l'affaire avait fait grand bruit et la responsabilité de l'auxiliaire puéricultrice en charge des enfants ce jour-là avait été engagée. Licenciée trois mois après le drame, l'ancienne nourrice vient d'être mise en en examen du chef "d'homicide involontaire par maladresse, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité", révèle Le Parisien mardi.

Pourquoi cette mise en examen ? Entendue après les faits par la brigade de protection des mineurs (BPM), la nourrice avait d'abord affirmé qu'elle se trouvait dans le couloir de l'unité où dormait la victime au moment des faits. Elle serait depuis revenue sur ses déclarations devant le juge d'instruction, selon Le Parisien.

L'auxiliaire puéricultrice aurait ainsi reconnu avoir menti avec le concours de plusieurs de ses collègues, avouant qu'elle se trouvait en réalité dans la salle de repos de l'établissement. Ainsi selon le quotidien, quelques minutes avant d'être entendue par les enquêteurs, elle se serait réunie avec trois de ses collègues afin de s'accorder sur la version à livrer à la police. Ces mêmes collègues affirment que ce conciliabule s'est tenu à l'initiative de l'auxiliaire, chose qu'elle conteste.

18.09 La pouponnière du 13e arrondissement de Paris où un nourrisson a perdu la vie. 930620

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De nombreux dysfonctionnements. C'est ce que l'instruction aurait permis de mettre au jour.  Ainsi, les employés de la pouponnière Michelet auraient mis entre dix et vingt minutes pour alerter les pompiers après la découverte du corps de la petite Dana. L'enquête administrative "pour défaut de surveillance", lancée après le drame, a permis de conclure que le numéro de téléphone du cadre d'astreinte, la personne à joindre en cas d'urgence, était affiché "très haut et très petit". "Dans l'affolement, les personnels ne l'ont pas vu", souligne cette enquête, d'après le journal.

Cette expertise a abouti à la mise en place de mesures à effet immédiat, au premier rang desquelles, l'assurance d'une "surveillance continue des enfants par les professionnels, jour et nuit, en organisant le temps de pause" et la vérification de la "maîtrise des gestes d'urgence". L'enquête imposait également l'amélioration de "la sécurité des lits" et préconisait "un équipement en téléphone mobiles par unité", permettant de téléphoner vers l'extérieur.