Brice Hortefeux est bien décidé à ne pas relâcher l’étreinte autour de Liès Hebbadj, ce commerçant nantais soupçonné d’être polygame. Devant l’Assemblée mardi, le ministre de l’Intérieur a d’abord dit toute sa détermination pour mener cette affaire à son terme. Devant les députés UMP, il a ensuite fait état d’information selon lesquelles le père de l’un de ses maîtresses l’aurait accusé d’être violent avec sa fille.
Selon des élus de la majorité, le ministre a indiqué au cours d'une réunion à huis clos que le père de cette concubine avait signalé que la dernière fois qu'il avait eu sa fille au téléphone, il y a deux mois, elle était "en pleurs" et lui avait dit avoir été "battue". Selon la gendarmerie de Vieillevigne, le père de sa compagne, celle qui avait été arrêtée au volant portant un niqab, a enregistré lundi une déposition pour indiquer qu’il n'aurait "plus de contacts" avec sa fille et se plaindre de ne plus voir ses quatre petits-enfants. Ceux-ci seraient "enfermés" par le compagnon de sa fille, a dit un gendarme.
Dossier "vide"
En "accord avec le Premier ministre, j'ai décidé de ne rien céder au politiquement correct", aussi "nous ne céderons rien et cette affaire ira jusqu'à son terme", avait auparavant déclaré Brice Hortefeux devant l'Assemblée nationale. "Parce que la République doit faire respecter le droit des femmes, doit refuser qu'elles soient emmurées, instrumentalisées, humiliées, parce que la République doit veiller à ce que les allocations financées par la solidarité nationale ne soient pas détournées, j'avais le devoir de porter cette affaire devant la justice", a-t-il lancé.
Le parquet de Nantes a ouvert lundi, à la demande de la préfecture de la Loire-Atlantique, une enquête préliminaire pour vérifier les soupçons de "relations polygames" pesant sur Lies Hebbadj et les "interrogations sur la régularité des aides sociales dont bénéficieraient plusieurs personnes de sexe féminin qui seraient en relation" avec lui. Pour son avocat, Maître Franck Boëzec, cette enquête "est dans l'ordre des choses". "Je pense que c'est plus sain", a affirmé l'avocat pour qui le dossier est "vide".
Concernant les soupçons de fraude sociale, Lies Hebbadj et sa famille légale ont fait l'objet d'un contrôle de la Caisse d'allocations familiales en février et "leur situation était conforme aux déclarations", a indiqué une source administrative informée.
Liès Hebbadj contre-attaque
Via un blog, Liès Hebbadj a aussi été attaqué par une de ses anciennes compagnes, Nina Gomez, qui l'accuse de "maltraitance" et de "vente de jeunes filles". En réponse, l'homme a annoncé mercredi son intention de porter plainte pour diffamation.