L'INFO. C'est une belle somme. L'ex-ambassadeur de France en Irak et en Tunisie, Boris Boillon, a été arrêté le 31 juillet Gare du Nord à Paris, en possession de 350.000 euros et 40.000 dollars en liquide, a-t-on appris vendredi de source judiciaire, confirmant une information de Mediapart. L'ancien conseiller diplomatique du président Nicolas Sarkozy, aujourd'hui âgé de 43 ans et reconverti dans le consulting, s'apprêtait à monter dans un train pour Bruxelles au moment où les douaniers l'ont intercepté. Une enquête a été ouverte pour "manquement aux obligations déclaratives". Le service national des douanes judiciaires (SNDJ) est saisi, selon la source judiciaire.
Des prestations irakiennes en liquide. Selon Mediapart, Boris Boillon a expliqué lors de son audition que ces sommes provenaient de ses activités professionnelles en Irak. Il a précisé selon le site que ces prestations étaient rémunérées en liquide, du fait des carences du système bancaire irakien. Le code des douanes dispose que tout transfert international en liquide, à l'intérieur de l'Union européenne, doit faire l'objet d'une déclaration, sauf pour les sommes inférieures à 10.000 euros. La méconnaissance de cette règle est punie d'une amende égale au quart de la somme sur laquelle a porté l'infraction présumée. En cas de saisie, les sommes non déclarées sont consignées par les douanes pendant six mois, renouvelables sur décision du parquet.
Le "sarkoboy" qui parlait arabe. Arabophone, Boris Boillon avait été nommé en avril 2006, chargé de mission puis conseiller diplomatique au ministère de l'Intérieur. Il avait suivi Nicolas Sarkozy à l’Élysée comme conseiller Afrique du Nord et Moyen-Orient. Nommé à la tête de l'ambassade de France en Irak en juillet 2009, il devient en janvier 2011 ambassadeur en Tunisie pour redresser une image de la France calamiteuse très liée à l'ex-président Ben Ali, Paris ayant mis longtemps à soutenir la révolution tunisienne. Boris Boillon avait cependant commencé sa mission diplomatique en Tunisie de manière fracassante, présentant en février 2011 ses excuses aux Tunisiens après avoir répondu à la presse nationale d'une manière jugée "agressive". Des centaines de personnes avaient manifesté devant l'ambassade aux cris de "Boillon dégage!" après la diffusion à la télévision de la rencontre entre l'ambassadeur et des journalistes tunisiens. Boris Boillon a été remplacé en août 2012 à la tête de l'ambassade en Tunisie.
Dans sa chronique, Guy Birenbaum s'était aussi penché sur son cas, mais pour d'autres raisons :