Nouveau coup de théâtre dans l'affaire Bettencourt. "Je n'ai jamais vu Nicolas Sarkozy", a affirmé mercredi Henriette à Europe 1, l’ex-infirmière de Liliane Bettencourt, citée par la juge Isabelle Prévost-Desprez, dans le livre Sarko m'a tuer*. Des propos qui confirment ceux parus dans les colonnes de Marianne : "je n'ai pas parlé de Sarkozy".
Dans l'ouvrage dont les meilleures feuilles ont été publiées mercredi, l'infirmière d'une cinquantaine d'année est présentée comme le témoin qui aurait dit à une greffière que Nicolas Sarkozy avait reçu de l’argent liquide en mains propres de la milliardaire avant son élection en 2007.
"Cette affaire m'a déjà causé assez d'ennuis"
"Lorsque j’ai été auditionnée par la juge Isabelle Prévost-Desprez, je ne lui ai pas parlé de remise d’enveloppes à Nicolas Sarkozy, ni à personne d’autre. Je n’en ai parlé ni à la juge, ni à sa greffière", raconte l’infirmière, qui a témoigné de façon anonyme derrière sa porte d'appartement de la région parisienne, tout juste entrebâillée.
Concernant cette audition et la question de remises d'enveloppes, l'infirmière précise, dans cet entretien à paraître samedi dans le magazine : "c'était en juillet 2010. Avant que l'audition formelle ne commence, elle m'a dit que nous n'étions pas là pour aborder ce sujet. Mais, de mémoire, pendant quelques instants, nous avons échangé ensemble sur d'autres témoins qui auraient évoqué de tels faits. Mais moi, je ne lui ai rien dit".
Et de renchérir : "je n'ai rien à cacher, je suis une femme honnête, mais je ne veux pas que mes propos se retournent contre moi. Cette affaire m'a déjà causé assez d'ennuis comme ça !"
Elle confirme "des menaces de mort"
Mais l'ancienne infirmière confirme en revanche les pressions qui ont entouré le dossier Bettencourt. Marianne parle même d'un "climat de peur". "On m’a fait savoir qu’à cause de mon témoignage dans l’affaire Banier-Bettencourt (NDLR, le 24 janvier 2008), on allait retrouver mon corps dans la Seine'", raconte l'ancienne infirmière.
Au journaliste d'Europe 1, elle a parlé d'"une affaire très sensible". "Je dois faire attention pour mes enfants", a-t-elle lâché. Et avant de refermer sa porte, elle a affirmé que si elle doit "tout déballer pour qu'on (la) laisse tranquille, (elle) le fera".
En 2008, elle faisait figure de principal témoin à charge dans la procédure contre François-Marie Banier. Elle précise qu'elle n'a pas souhaité porter plainte après ces menaces. "A l’époque, aucun avocat n’a voulu s’occuper de moi au motif qu’il s’agissait d’une affaire sensible", dit-elle. Mais aujourd'hui, l'ex-infirmière dit qu'elle est à la disposition de la justice, si elle souhaite l'entendre.
*Un ouvrage publié mercredi par deux journalistes du Monde, aux éditions Stock.