Le journaliste Roméo Langlois, ex-otage libéré mercredi par les Farc en Colombie après un mois de captivité, a été reçu à l'Elysée vendredi après-midi, quelques heures après avoir atterri en France à bord d'un vol régulier d'Air France en provenance de Bogota.
A la sortie de son entretien avec François Hollande, le journaliste s'est attardé quelques minutes devant les micros de ses collègues, dans la cour de l'Elysée. "L'affaire a été bien gérée et très bien traitée. Le gouvernement colombien a joué le jeu dès le premier jour. Il s'est montré très prudent", a-t-il commenté.
"Hollande s'est beaucoup intéressé"
Roméo Langlois est aussi revenu sur son entretien à proprement parler avec le président de la République. "François Hollande s'est beaucoup intéressé, il a posé beaucoup de questions sur mes conditions de détention, sur le conflit colombien. Il n'a pas beaucoup parlé. Il voulait connaître mon point de vue sur la possibilité d'une paix négociée en Colombie. Voilà le genre de questions qu'il m'a posées", a-t-il ajouté, avant d'être invité à laisser sa place à son hôte.
A son tour, François Hollande a glissé quelques mots sur cette prise d'otage qui se termine bien. Il a insisté pour dire "qu'il n'y a eu aucune tractation, aucun échange, aucune condition" pour la libération du journaliste.
"J'ai reçu une lettre des Farc qui expliquait leur position, avec des excuses. Je tiens par ailleurs à remercier le gouvernement colombien pour son action, et je tiens à adresser une pensée, au-delà de Roméo Langlois, qui est désormais libre et en bonne santé, à toutes les familles d'otages encore détenus : ne perdez pas espoir", a ajouté le président. "Aujourd'hui est un jour heureux pour Roméo Langlois, mais il y a encore beaucoup de travail à faire pour les autres otages", a-t-il conclu, avant de raccompagner le journaliste.
"Je me demandais si j’allais être une Ingrid Bettencourt"
"Les autres autour de moi ont souffert plus que moi", avait souligné Roméo Langlois lors de la conférence de presse organisée à sa sortie d'avion à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle."Je présente mes excuses à ma famille et à mes amis. Je veux leur rendre hommage et à France 24", a salué le correspondant de la chaîne en Colombie. "Ça a été très important pour moi de savoir que j’avais l’appui de la rédaction alors que je suis free-lance", a-t-il insisté.
"Au début j’ai pensé qu’ils allaient me libérer très vite. Au bout de deux ou trois jours j’ai compris que le contexte politique allait compliquer les choses (présidentielle française NDLR). "Parfois je me demandais si j’allais être une Ingrid Bettencourt mais je suis beaucoup moins sexy", s'est amusé Roméo Langlois.
Accueilli par ses proches et des officiels
Avant sa descente d'avion, il a serré ses parents dans ses bras. Il a ensuite été accueilli par la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, et le ministre délégué au Développement, Pascal Canfin.
En poste en Colombie depuis une dizaine d'années, il avait été capturé le 28 avril lors de l'attaque d'une brigade de l'armée qu'il accompagnait pour filmer une opération anti-drogue. Lors de cette embuscade quatre militaires ont été tués. Roméo Langlois a été blessé au bras gauche. Il pourrait être hospitalisé à l'hôpital européen Georges Pompidou pour y subir un examen complet, selon les informations de France 24.