Marine Le Pen sera-t-elle jugée pour ses propos sur les prières de rue ? Le ministère de la Justice a en tout cas transmis fin novembre au Parlement européen une demande de levée de l'immunité parlementaire de l'eurodéputée et présidente du FN. Marine Le Pen a assuré de son côté ne pas être inquiète face à cette "procédure traditionnelle".
Une comparaison à l'Occupation
En décembre 2010, Marine Le Pen avait provoqué une polémique en dénonçant les prières de rue des musulmans. "Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c'est une occupation du territoire (...) Certes y'a pas de blindés, y'a pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants", avait-elle alors déclaré.
Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) avait aussitôt déposé une plainte. Une enquête préliminaire pour "incitation à la haine raciale" avait ensuite été ouverte par le parquet de Lyon en janvier 2011.
Un juge d'instruction saisi
Selon une source proche du dossier, une information judiciaire a depuis été ouverte et confiée à un juge d'instruction. C'est lui qui aurait fait cette demande de levée d'immunité parlementaire.
De son côté, Marine Le Pen a estimé qu'il s'agissait de "la procédure traditionnelle", à partir du moment où le parquet de Lyon avait ouvert une enquête sur ses propos. "C'est extrêmement classique", a-t-elle insisté.
"On me persécute sur le plan judiciaire"
La présidente du Front National n'a néanmoins pas manqué l'occasion de dénoncer un acharnement contre elle. "Je crois que le système ne sait plus quoi faire pour arrêter la dynamique qui me porte. Alors on m’empêche de rejouer l’élection d’Hénin Beaumont, on me persécute sur le plan judiciaire... Qu’ils soient bien conscients que tout cela me renforce et ne m’affaiblit pas", a-t-elle déclaré sur BFM TV.