L'opposition à la réforme ne désarme pas

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avec Jérôme Chapuis et agences , modifié à
REACTIONS - Après les manifestations, les syndicats appellent au dialogue avec le gouvernement.

La mobilisation contre la réforme des retraites en France s'est maintenue samedi à un niveau permettant à l'opposition et aux syndicats de renouveler leurs appels à une marche arrière du gouvernement sur son projet de loi.

Appel au dialogue

"Il faut que le gouvernement ait la responsabilité au dernier moment de suspendre le débat parlementaire et de nous permettre d'ouvrir le dialogue", a déclaré François Chérèque, le numéro un de la CFDT, en tête du cortège parisien.

Pour les dirigeants syndicaux, la mobilisation observée samedi est un encouragement. "Cela montre la détermination qui se confirme de ce mouvement d'ampleur inégalée depuis de nombreuses années", a déclaré le leader de la CGT, Bernard Thibault.

"Un 19 octobre très puissant"

Les syndicats espèrent une nouvelle démonstration de force à la faveur de la prochaine journée de grèves et de manifestations prévue mardi. "Cela augure d'un 19 (octobre) qui sera très puissant," a déclaré le leader de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly.

À Lille, lors du défilé dans la ville dont elle est maire, Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste, a également réclamé l'arrêt par les sénateurs de l'examen d'un texte qui enterre la retraite à 60 ans, effective depuis 1983. "Arrêtez, suspendez aujourd'hui votre projet au Sénat, mettez tout le monde autour de la table", a-t-elle demandé à l'exécutif.

"La colère, la radicalisation, sont de la responsabilité du pouvoir", a estimé Manuel Valls sur Europe 1. "Je demande au chef de l'Etat de renouer les fils du dialogue qui n'existent plus entre les partenaires sociaux et le gouvernement parce qu'on ne gouverne pas en passant en force", a-t-il ajouté.

"Caprice d'orgueil"

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a dénoncé "un caprice d'orgueil" de Nicolas Sarkozy. "Il faut qu'il comprenne qu'il est le président de la France, que c'est la France qui lui parle", a-t-il dit.

Dominique de Villepin a estimé que le gouvernement avait "perdu la bataille de la communication". "Politiquement il n'y a pas de victoire possible sur une réforme qui ne répond pas véritablement aux besoins des Français", a déclaré l'ancien Premier ministre, qui avait connu une forte mobilisation contre sa réforme du CPE.

"Le gouvernement attentif au message des manifestants"

Eric Woerth, le ministre du Travail qui pilote cette réforme des retraites, n'a pas versé dans le triomphalisme mais a de nouveau défendu le texte du gouvernement. Il y a "une baisse significative, sensible du nombre de manifestants dans la rue, il n'en demeure pas moins qu'il y a encore beaucoup de manifestants", a déclaré le ministre dans les couloirs du Sénat, où se poursuit l'examen du projet de loi sur les retraites. "Cela renforce le devoir d'explication du gouvernement sur cette réforme", a-t-il ajouté.

Le ministre des relations avec le Parlement, Henri de Raincourt, a déclaré samedi que "le gouvernement est très attentif au message délivré" par les manifestants mais qu'il "poursuit son projet". "Nous avons fait des propositions en élargissant les dispositifs prévus et en prenant en compte des problématiques nouvelles mais nous poursuivons notre projet parce qu'il est essentiel pour sauver notre système de retraites par répartition", a-t-il ajouté.