L'actu. Ils risquent jusqu'à la révocation. Deux policiers de l'unité de la brigade anti-criminalité (BAC) des quartiers Nord de Marseille, dissoute à l'automne après l'éclatement d'une affaire de racket présumé, s'expliqueront mercredi devant un conseil de discipline. Six autres fonctionnaires seront également auditionnés d'ici la fin de la semaine.
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La procédure. Les policiers seront entendus par un conseil, composé à parts égales de cadres de l'administration et de représentants syndicaux, et présidé par le sous-préfet Jean-René Vacher. Après chaque audition, durant laquelle chacun des policiers sera assisté d'un délégué syndical, une sanction, votée à la majorité du conseil, sera "proposée".
Une fois la proposition de sanction rédigée sur procès-verbal, elle sera examinée par la Direction des ressources et compétences de la police nationale (DRCPN), qui décidera. Ils encourent une exclusion temporaire de fonction, allant de huit jours avec sursis à deux ans ferme, voire la révocation. Chaque fonctionnaire aura la possibilité, une fois la sanction notifiée, d'exercer un recours.
Les autres policiers. Sept autres policiers, qui avaient été écroués dans ce dossier, passeront aussi en conseil de discipline à la rentrée, avec un risque de révocation définitive. Les 14 qui avaient été simplement suspendus se verront infliger avertissements ou blâmes, décidés par le directeur départemental de la sécurité publique. Tous les policiers mis en cause ont été libérés et ont repris le travail dans d'autres services, signe, selon certains connaisseurs du dossier, d'un dégonflement de l'affaire.
Un héritage difficile pour la nouvelle équipe. Mais pour les fonctionnaires qui ont remplacé l'unité dissoute sur le terrain, les conséquences du scandale sont encore prégnantes. Ceux qui acceptent de livrer leur état d'esprit se disent "démotivés" voire "anesthésiés". Dans les cités des quartiers Nord de Marseille, les policiers de la Bac sont désormais vus comme des voleurs.
Les nouvelles équipes ont donc beaucoup de mal à obtenir des renseignements. "Il faut qu'ils se refassent un réseau. Les anciens de la Bac connaissaient les enfants, les petits-enfants, les femmes, les grands-pères... Les nouveaux doivent reconstruire tout ça", explique Jean-Marie Allemand, du syndicat Alliance, sur Europe 1. Mais avec la fin du système d'échange "tuyau contre drogue ou argent", les nouveaux liens risquent d'être plus difficile à tisser.