Le président d'IBM France Alain Bénichou doit se voir remettre cette semaine la légion d'honneur par le ministre de l'Economie, une décision dénoncée par la CFDT de l'entreprise au vu des réductions d'effectifs qu'a connues le groupe ces dernières années.
Une baisse de 2.300 emplois. La cérémonie de remise des insignes de Chevalier de la Légion d'Honneur à Alain Bénichou, prévue mercredi, figure à l'agenda d'Arnaud Montebourg. Dans une lettre ouverte adressée au ministre, la CFDT indique que les salariés de l'entreprise ont "appris avec stupeur et consternation" cette décision.
Selon le syndicat, entre l'arrivée d'Alain Bénichou en janvier 2010 et aujourd'hui, les effectifs de l'entreprise sont passés de 10.800 à 8.500 "soit une baisse de 2.300 emplois en à peine plus de 4 ans". Cette situation "n'a aucune justification économique" pour la CFDT, "les bénéfices nets cumulés sur la même période étant de plus de 614 millions d'euros".
"Trahis". "Nous, salariés d'IBM France, nous sentons trahis et humiliés par la portée symbolique de la décoration que vous vous apprêtez à remettre au président d'IBM France, l'encourageant ainsi à poursuivre cette politique inhumaine et injustifiée de suppressions d'emplois et nous voulions, par ce courrier, vous faire part de toute notre incompréhension, notre indignation et notre colère", écrit la CFDT.
Depuis plusieurs années, IBM réduit ses effectifs dans de nombreux pays, dont la France où on dénombrait plus de 26.000 salariés à la fin des années 1990.