24 heures avant le second tour de l’élection présidentielle, l’une des dernières actions du président Sarkozy a été de nommer un de ses collaborateurs, Damien Loras, ambassadeur en Thaïlande. Mais la section CFDT du ministère des Affaires étrangères ne l’entend pas de cette oreille : elle a déposé devant la justice administrative un référé-suspension pour annuler cette nomination, a-t-on appris vendredi.
Pour le syndicat, celle-ci est en effet "illégale", en raison du manque d’expériences d’encadrement de Damien Loras. "Dans le cadre d’un référé-suspension, il appartient au juge administratif de se prononcer", a expliqué, vendredi, le porte parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero.
Une lettre au ministre
Le section CFDT a également adressé une missive à Laurent Fabius, le nouveau ministre des Affaires étrangères, lui demandant de surseoir à l'entrée en fonctions du diplomate en attendant la décision ultime du Conseil d'État. "M. Fabius y répondra prochainement", a assuré Bernard Valero.
Le syndicat s'appuie pour sa requête sur une réforme de 2009 prévoyant que les conseillers des affaires étrangères ont vocation aux emplois d'ambassadeurs "s'ils ont démontré notamment par l'exercice de fonctions d'encadrement leur aptitude à occuper ces emplois".
La CFDT avait déjà déposé des recours pour des motifs similaires. Selon une source syndicale, elle aurait ainsi obtenu le retrait de la nomination d'un ambassadeur à Monaco (Yves Marek).