"Pour les météorologues, l'été a commencé le 1er juin", écrit Météo France sur son site. Depuis le début du mois en effet, dans certaines régions, les températures augmentent et les averses se font plus rares. Si dans l'ensemble de la France, il n'y a rien d'anormal à cela, certaines régions sont touchées par une sécheresse précoce et inédite. Faut-il s'inquiéter pour nos robinets ? L'agriculture sera-t-elle menacée ? Décryptage.
Une sècheresse record… "Au mois de mai, les pluies ont été largement déficitaires du plateau de Langres à l'Aveyron, ainsi que sur les régions méditerranéennes", pouvait-on lire sur le site de France 3 dimanche dernier. Et de poursuivre, citant Météo France : "ce déficit pluviométrique, souvent supérieur à 40 %, accentue l'assèchement des sols." En Côte-d'Or, dans la Marne et la Haute-Marne, le déficit d'humidité a ainsi atteint l'un des niveaux les plus sévères depuis 1959. Mais de manière générale, il n'y a pas encore de quoi s'inquiéter. Car si le niveau de sècheresse des sols est inédit dans certains départements, il y a encore de l'eau dans les nappes phréatiques.
… Mais pas de panique ! "Il y a deux dimensions pour les alertes sècheresses. Il y a la sécheresse des sols et la sécheresse des sous-sols, des nappes phréatiques. C'est cette dernière qui peut porter à conséquence. Or, cette année, il a tellement plu l'hiver qu'il ne manque pas d'eau dans les nappes. Il aurait fallu avoir peur s'il n'avait pas plu cet hiver", décrypte pour Europe.fr le météorologue Laurent Cabrol. Et d'insister : "il ne faut pas dramatiser un sol sec. Les agriculteurs ont les moyens d'arroser et il y aura toujours de l'eau dans le robinet ! Certains agriculteurs sont même très contents car ils peuvent faire les foins".
Un risque pour quelques "microrégions". Selon le spécialiste, au moins huit dixième de la France n'a pas de raison de s'inquiéter, sauf si "vraiment, il continue de faire chaud et sec jusqu'au 14 juillet". En revanche, certaines "microrégions" semblent déjà davantage touchées que d'autres. Dans la Nièvre, l'Yonne, une partie des Pyrénées orientales, du Langedoc Roussillon, ou de la Côte-d'Or, certaines nappes phréatiques sont bel et bien à un niveau critique. Et une alerte sècheresse y a été déclenchée par la préfecture (cliquez sur les liens pour le détail des nappes concernées).
Les interdictions en cas d'alerte. En cas d'alerte sècheresse, en dehors des stations professionnelles, l'utilisation de l'eau pour le lavage des véhicules est interdite. Le lavage des allées et terrasses est également prohibé le mercredi, samedi et dimanche, sauf pour les professionnels. Le remplissage des piscines existantes est interdit, sauf pour les piscines et bassins en cours de chantier dont la livraison ne peut être réalisée qu'après remplissage.
L'arrosage automatique des potagers est lui aussi proscrit. Les fontaines publiques d'ornement en circuit ouvert doivent être fermées. Et l'arrosage des pelouses, des massifs fleuris, des espaces verts ou publics, des espaces sportifs de toute nature, n'est toléré qu'avant 10 heures et après 18 heures. En cas d'alerte renforcée, comme dans l'aval de l'Yonne ou certaines régions de Côte d'Or, cliquez ici pour le détail des recommandations.
Un vrai risque dans l'atmosphère ? Outre les sols, un autre élément reste susceptible d'inquiéter les spécialistes : la chaleur de l'atmosphère. "C'est comme lorsqu'on fait cuire un poulet. On préchauffe le four à 150 degrés, et lorsqu'on l'augmente à 350, il est à 350 tout de suite !", théorise Laurent Cabrol. Et de conclure : "le mois de juin fait office de préchauffage. Si juillet est aussi chaud, il peut y avoir des risques de canicule en août".