Une semaine après la présentation du plan de lutte contre les filières djihadistes, les premières mesures s'appliquent. Un Algérien, soupçonné de recruter des Français pour mener le djihad en Syrie, a ainsi été expulsé jeudi matin. Une expulsion immédiate, comme le prévoit le plan anti-djihadiste, présenté par Bernard Cazeneuve. Cette expulsion "souligne la pertinence et l'efficacité des mesures décidées par le gouvernement", qui "seront appliquées avec une totale fermeté", a réagi le ministre de l'Intérieur dans un communiqué.
Arrêté mi-mars en Turquie. Cet Algérien, arrivé en France à l'âge de 2 ans, et donc résident français, avait quitté la France en février pour se rendre en Turquie, porte d'entrée habituelle des Européens voulant aller faire la guerre en Syrie. "Il a été interpellé mi-mars, alors qu'il tentait d'entrer illégalement en Syrie dans un car convoyant des djihadistes pour se rendre dans la région d'Alep.
Interpellé aux cotés de cinq autres Français. Cinq de ses proches, des hommes originaires d'Albertville, comme lui, ont été arrêtés et expulsés eux dans la foulée vers la France", a expliqué une source proche de l'enquête. Les cinq individus résident donc en France, sont libres, mais étroitement surveillés par la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI). Pour l'heure, ils ne sont pas mis en examen, la justice attend en effet d'avoir un dossier solide avant d'engager toute poursuite.
L'un d'entre eux avaient d'ailleurs été condamnés en février 2011 à trois ans de prison pour avoir organisé l'envoi de jihadistes en Afghanistan. Il avait par ailleurs refusé de comparaître, car pour lui, il n'y avait de justice que divine.
Surveillé depuis quelques temps. L'Algérien, lui, était dans les radars des renseignements depuis quelques temps. Il a été renvoyé par les autorités turques mercredi soir à Lyon. Jeudi matin, les autorités françaises l'ont immédiatement remis dans un avion pour son pays natal, l'Algérie.
Un agent de recrutement qui opérait en Savoie. Toujours selon les informations d'Europe 1, il est lié au mouvement islamique Savoyard. Il y a quelques semaines, des familles inquiètes du départ de leurs proches pour la Syrie s’étaient en effet présentées au commissariat d'Albertville. Le suspect, âgé de 37 ans, servait en effet de point de contact sur place, une sorte d'agent de recrutement. Et les six Savoyards en question entendaient rejoindre l'un des groupes jihadistes les plus radicaux, appelé "L'État islamique en Irak et au Levant".
"J'ai été étonné de le savoir parti pour la Syrie". Selon un de ses proches, qui se présente comme un cousin à Albertville, rien ne laissait pourtant penser qu'il comptait partir pour la Syrie. "Il était 'normal'. Il était en formation maçonnerie" quand il le croisait il y a "trois-quatre mois" en ville. "J'ai été étonné de le savoir parti pour la Syrie et depuis je n'ai plus eu de nouvelles de lui", a-t-il encore indiqué en précisant que son cousin avait une épouse et une petite fille en Algérie.
Près de 300 djihadistes français en Syrie. Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur a présenté mercredi son plan de lutte contre les filières djihadistes. L'objectif est clair : empêcher de jeunes Français d'aller mener le combat en Syrie notamment. Le plan du ministre se détaille en 22 à 23 points permettant une meilleure prévention et un suivi plus efficace.
Selon le ministre, 285 Français sont actuellement en train de faire le djihad. Il faut ajouter 120 personnes qui tenteraient en ce moment-même de rejoindre la Syrie. Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs souligné l'inquiétante augmentation du nombre de Français en Syrie : +75% en quelques mois.
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