Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a dit à son homologue américain John Kerry que la France n'espionnait pas l'ambassade américaine à Paris, estimant qu'"entre pays partenaires, ce sont des choses qui ne doivent pas se faire". "J'ai dit à John Kerry qui m'a appelé spécialement hier (lundi), puis à l'ambassadeur des Etats-Unis que j'ai vu hier, que nous, nous n'espionnons pas l'ambassade des Etats-Unis", a déclaré mardi Laurent Fabius à I-télé.
Dimanche, Paris avait demandé des explications à Washington après les allégations d'espionnage des institutions européennes et d'autres pays par les services de renseignement américains.
"Si c'est établi -cela reste à faire-, ce qui est anormal c'est qu'un allié espionne une ambassade alliée. (...) Entre pays partenaires - les Américains sont nos amis, nos alliés - ce sont des choses qui ne doivent pas se faire", a affirmé M. Fabius
"Nous avons dit aux Etats-Unis +il faut nous donner des informations, nous n'en avons pas+. Si c'est vrai, il faut que ça cesse immédiatement et qu'on prenne des dispositions pour le futur pour que ça ne recommence pas", a ajouté le ministre des Affaires étrangères. Selon lui, le secrétaire d'Etat américain lui a "demandé quelques jours" avant de revenir vers lui avec des "informations". Laurent Fabius a dit avoir réclamé "des choses précises".
"Je ne pensais pas que l'ambassade française aux Etats-Unis était écoutée", a-t-il poursuivi, expliquant qu'en octobre 2012, un "balayage total" du bâtiment avait été effectué pour détecter la présence éventuelle de micros et qu'il s'était révélé négatif. "Il y a donc un mystère, même un grand", a dit le ministre tout en admettant qu'il y avait diverses manières "non détectables" de "brancher des oreilles". "Nous devons renforcer nos mesures de sécurité", a-t-il ajouté.