La Mer de Glace révèle ses vieux déchets

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Une grande opération de nettoyage a lieu pour se débarrasser de cette pollution ancienne.

La Mer de Glace, située au cœur du massif du Mont-Blanc, perd 4 à 5 mètres d’altitude chaque année. Une érosion qui fait ressurgir au passage de vieux déchets. Des chaussures de randonnée aux pieds et de grands sacs poubelle dans la main, une équipe de bénévoles se rend vendredi sur le glacier pour une vaste opération de nettoyage.

Si les visiteurs ont aujourd’hui bien intégré la consigne des guides chamoniards, "vous y laissez pas là [sic]", les déchets plus anciens n’en finissent pas de remonter à la surface. "On paie ce qui a été fait dans le passé", reconnaît Philippe Dilloard, du Club alpin de Chamonix, interrogé par Europe1.fr.

Boîtes de conserve et vieux plastiques

Sur le parcours de la Vallée blanche, espace vierge que des milliers de skieurs parcourent chaque année, ce sont des boîtes de conserve ou des déchets en plastique vieux d’une vingtaine d’années qui réapparaissent. Les seuls déchets "de l’année" sont des skis cassés ou égarés en chemin par des candidats malheureux à la Vallée blanche.

Sous le téléphérique de l'Aiguille du Midi, ce sont des centaines de mètres d’un câble qui doivent être évacués. En 1961, un avion de chasse a sectionné la ligne, entraînant dans le vide des cabines et faisant six victimes. Quatre décennies plus tard, 10 kilomètres de câble restent à dégager.

Déjà 10 tonnes de déchets évacuées

En revanche, à la différence de l’Himalaya, où des expéditions ont dû être lancées pour rechercher des cadavres, il n’y a pas de "restes humains" à évacuer sur la Mer de Glace, précise Philippe Dilloard.

En 10 ans, une dizaine de tonnes de déchets ont déjà été descendues lors d’opérations de nettoyage similaires. Le rôle des bénévoles est de les dégager, de les rassembler et de les charger dans de grands sacs. Les hélicoptères, qui approvisionnent les refuges aux environs, entreront ensuite en scène.