C’était une promesse du candidat Hollande. En février dernier, dans une interview au magazine Grazia, le socialiste estimait qu'une femme devait pouvoir recourir à la procréation médicalement assistée (PMA) "soit parce qu'elle ne peut pas avoir d'enfant, soit parce qu'elle ne souhaite pas avoir une relation avec un homme". Une position confirmée par les réponses de François Hollande à l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL).
Hollande "manque de recul" sur le sujet
Pourtant, selon les informations d'Europe 1, le chef de l’Etat aurait fait machine arrière. Dans l’entourage de François Hollande, on explique ce revirement par le fait que le président "manque de recul" sur ce sujet et que les Français, bien que les sondages disent le contraire, ne sont pas prêts. Et, surtout, François Hollande estimerait qu’il n’existe pas assez d’études réalisées auprès d’enfants de parents homosexuels pour permettre cette réforme sociétale.
La ministre de la Justice, Christiane Taubira avait déjà anticipé ce recul : "Notre projet de loi est très clair : l'accès à la PMA ne rentre pas dans son périmètre", assurait en effet la Garde des Sceaux dans les colonnes de La Croix, le 11 septembre dernier, lors de la présentation de son projet de loi sur le mariage homosexuel. Du côté du ministère de la Famille, on tentait alors de sauver les apparences en prétextant n’en être "qu'au début des auditions". Un couac qui ne devrait donc pas se reproduire.
Les parlementaires se pencheront sur la PMA
Mais pour ne pas complètement enterrer sa promesse de campagne, le stratège Hollande a trouvé la parade : refiler la patate chaude aux parlementaires, qui s’empareront de ce sujet au moment de la lecture du projet de loi à l’Assemblée nationale, vraisemblablement au printemps 2013. Un député socialiste a déjà annoncé qu'il préparait un amendement en ce sens.
Du côté de l'AGPL, sans s'attarder sur la PMA, on dénonce de manière générale cette évolution du discours. "L'enjeu est à la hauteur de la déception si cette loi ne permettait pas, comme premier objectif, la sécurisation de tous les enfants, quelles que soient les familles dans lesquelles ces enfants naissent", a réagi son coprésident, Dominique Boren, mercredi matin sur Europe 1.
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