INFO. Nouveau rebondissement dans l'enquête sur l'arbitrage litigieux entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la revente d'Adidas. Un rapport de la brigade financière remet désormais en cause le bien-fondé même de l'arbitrage dont a bénéficié l'homme d'affaires. Dans ce document dont le journal Le Monde révèle des des extraits jeudi, les enquêteurs affirment que Bernard Tapie n'a en réalité pas été floué dans cette vente.
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400 millions d'euros de dédommagements. Cela fait vingt ans que Bernard Tapie répète à qui veut l'entendre que le Crédit Lyonnais l'a volé en revendant Adidas deux fois plus cher que ce que lui-même avait touché. L'arbitrage rendu en sa faveur -et aujourd'hui contesté- lui a permis d'empocher plus de 400 millions d'euros de dédommagements. Mais pour les policiers de la Brigade financière, qui ont tout passé au crible depuis deux ans, et qui ont rendu leur rapport cet été aux juges d'instructions, l'homme d'affaires n'aurait jamais dû obtenir gain de cause.
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De fausses attestations devant le tribunal arbitral ? Les enquêteurs avancent deux raisons. D'abord, Bernard Tapie était pleinement associé aux opérations de revente d'Adidas, ce qu'ils indiquent dans leur rapport. Ensuite parce que devant le tribunal arbitral, lui et son avocat auraient produit des attestations inexactes voire mensongère. Or, ce serait ce contenu inexact qui aurait été retenu par les arbitres pour réévaluer le prix de vente d'Adidas et, par voie de conséquences, le préjudice allégué par Bernard Tapie.
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"Les policiers ne font pas la justice". Ce rapport conforte ainsi les soupçons des juges d'instruction qui ont mis en examen Bernard Tapie ainsi que plusieurs de ses proches pour "escroquerie en bande organisée". Ce dernier a finalement réagi jeudi soir "Ce ne sont pas les policiers qui font la justice. La justice, c'est les magistrats".
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