Le net est venu au secours d'une caissière de Cora. Menacée d’être licenciée pour avoir ramassé un ticket de caisse, cette femme travaillant dans un supermarché de Mondelange, en Moselle, a ému les internautes.
Cette caissière, également représentante du personnel CGT, a ramassé sur son tapis de caisse un ticket comprenant, au dos, une réduction pour un fast-food. La direction du magasin a porté plainte contre elle pour vol, et elle a reçu une convocation pour un entretien préalable à son licenciement, programmé pour le 7 novembre. Convoqué à la gendarmerie, elle a en outre reçu un rappel à la loi.
Tout au long de la journée de mercredi, ils ne se sont pas privés de le faire savoir, particulièrement sur la page Facebook de l’enseigne.
Et cette mobilisation a visiblement fait du chemin, puisque la direction de Cora a décidé d'abandonner ses poursuites. "La direction de cora Mondelange a décidé de ne pas poursuivre la procédure engagée à l'encontre d'une salariée du magasin. Nous avons conscience de l'émotion suscitée par les informations parues depuis ce matin", a annoncé l'enseigne de distribution Cora sur sa page Facebook,mercredi soir.
Le numéro du supermarché sur Twitter
En début d’après-midi, on dénombrait pas moins de 245 commentaires acerbes sur la page. Un internaute se demandait ainsi, ironique : "et pour un vol de pomme c'est la chaise électrique ??". Un autre voyait dans cette affaire "trois fois plus de raison d’aller faire ses courses ailleurs, chez une entreprise qui ne traite pas ses salariés comme des moins que rien !".
Et le topic "#Cora" était en tête des trending topics de Twitter, les sujets les plus commentés du site de micro-blogging. Certains allaient même jusqu’à donner le numéro du supermarché, demandant aux internautes à appeler pour soutenir la caissière.
Maitre_Eolas, blogueur influent, souligne ainsi sur son compte que Cora est en posture difficile. "En tout cas bravo à #cora qui avec un ticket de réduction d’1€ pour un hamburger vient de s’offrir un bad buzz à 1 million d’euros." La réaction de l’entreprise sur Internet, accusée d’avoir supprimé certains messages Facebook, est également critiqué, un internaute se demandant "combien de temps [Cora] allait tenir avant de rétropédaler face à l’activisme numérique".
Une affaire similaire chez Monoprix
La réponse de l’entreprise ne s’est en effet pas fait attendre. Le groupe dit comprendre les réactions des internautes et affirme être "actuellement en contact avec la direction de l’hypermarché Cora de Mondelange afin de clarifier cette situation".
Quant à la salariée, elle s'est dit extrêmement "étonnée" sur Europe 1, mercredi soir, de l'ampleur qu'a pris l'affaire sur le web. "Je ne savais pas que ça bougeait sur Internet avant que vous m'appeliez. Je ne savais pas que c'était à ce point-là", a-t-elle expliqué dans Des clics et des claques. Et d'ajouter, émue : "je ne pensais pas que les gens allaient bouger. C'est sympa".
En juillet, une affaire similaire avait agité le web : un salarié de Monoprix avait été mis à pied pour avoir emporté chez lui six melons et deux salades destinés à la poubelle. L’injustice avait provoqué une vive indignation, notamment sur la page Facebook de l’enseigne. Qui avait alors annoncé la réintégration de l’employé.