C'est ce qu'a annoncé la maire de Paris sur son compte Twitter.
Hidalgo 1 - Royal 0. Après avoir essuyé deux refus, Anne Hidalgo tient sa victoire. La circulation alternée sera mise en place lundi à Paris en raison de la persistance de la pollution aux particules dans la capitale, a annoncé samedi la maire de Paris sur son compte Twitter, grillant ainsi la politesse à la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal. "Je me réjouis que l'Etat ait accepté de mettre en place lundi la circulation alternée, que je demandais depuis plusieurs jours", a écrit l'édile sur le réseau social, peu avant 14 heures.
Ségolène Royal a estimé que l'annonce par la maire de Paris et non par elle de la circulation alternée n'était "pas bien grave". Elle s'est cependant défendue d'avoir tardé à prendre cette décision en déclarant samedi lors d'une conférence de presse qu'elle s'interdisait "de décider sous le coup de l'émotionnel". "Une décision de restriction des libertés, ça se fait dans le respect de l'Etat de droit. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation", a-t-elle ajouté.
Une lettre à Manuel Valls. Après deux jours d’opposition avec Ségolène Royal, Anne Hidalgo a adressé vendredi une lettre ouverte à Manuel Valls pour demander une modification de la réglementation en cas de forte pollution. Dans le détail, la maire de Paris demande au Premier ministre que l'arrêté interpréfectoral qui régit la mise en oeuvre de la circulation alternée soit "revu afin de rendre automatique" sa mise en place, dès lors que le seuil d'alerte est atteint le jour même avec une nouvelle prévision pour le lendemain, ou bien dès lors que le phénomène de pollution est considéré comme persistant" (deux jours de dépassement du seuil d'information constatés suivis de deux jours de prévision).
Ne plus recourir au collège d’experts. Actuellement, cette mise en place est possible, mais pas automatique. Il appartient à un collège d'experts de se prononcer, une fois les prévisions de pollution connues. Anne Hidalgo demande au Premier ministre la simplification de cette procédure: "La prévision d'Airparif étant connue dès 11 heures, cette mesure pourrait être annoncée dès la mi-journée pour le lendemain, sans recours au collège d'experts qui est nécessaire aujourd'hui et qui retarde la prise de décision et les annonces potentielles".
Bras de fer dans la majorité. La circulation alternée a provoqué une vive polémique entre la mairie de Paris et les élus écologistes d’un côté, la ministre de l’Ecologie de l’autre. Au point que François Hollande a dû se poser en arbitre, vendredi, depuis un conseil européen à Bruxelles.
La ministre de l'Ecologie avait justifié sur Twitter le refus de l'Etat de la mettre en place, assurant qu'il n'était "pas raisonnable (d')imposer si vite cette galère à la banlieue", et qu'il fallait "demander d'abord aux Parisiens de prendre transports et bus électriques". Des propos qui avaient fortement irrité l'ancienne ministre Cécile Duflot. "Ne pas mettre en place la circulation alternée, c'est de l'inconscience écologique", s’était exclamée l’élue de Paris, invitée d’Europe 1. Qu'est ce qui a été fait de concret dans la circonscription où elle (Cécile Duflot, ndlr) est élue pour le transport propre tous les jours ?", avait taclé, en guise de réponse, Ségolène Royal, sur son compte Twitter.
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