C'est un couac qui intervient dans un contexte particulièrement tendu autour de l'éducation des écolier de primaire. A Besançon, des élèves ont reçu des clés USB pédagogiques, censées renvoyer vers des sites éducatifs. Mais en cliquant sur deux des liens, un père de famille a été redirigé vers un site pornographique et un jeu vidéo très violent, rapporte l'Est Républicain. Embarrassée, la municipalité de Besançon explique toutefois qu'elle n'y est pour rien. Explications.
Des clés USB pour des enfants ? Dans le cadre de l'opération "Besançon-clic", un pack informatique a été distribué en octobre dernier aux élèves de 59 communes de l'agglomération bisontine. Cet ensemble comprend un ordinateur ainsi qu'une clé USB. Cette clé ludo-éducative contient une centaine de jeux éducatifs ainsi qu'une liste de liens dirigeants vers des sites pédagogiques. Cette opération, visant à réduire la fracture numérique entre les enfants, existe depuis près de dix ans. Au total, 12.000 clés USB ont été distribuées aux enfants depuis le début de l'opération.
Une pratique légale réalisée par "des sociétés peu scrupuleuses". Et la mairie assure qu'il s'agit bien du premier "raté". Ce week-end, le père de famille qui a découvert que deux des liens de la clé USB de son enfant renvoyait vers un site pornographique et un jeu vidéo particulièrement violent, a alors tout de suite alerté la ville de Besançon. Forcée de s'expliquer, la municipalité se dit désolée, mais assure qu'elle n'est pas responsable. "Les noms de domaine ont manifestement été rachetés, de façon légale, par des sociétés peu scrupuleuses qui les utilisent pour la promotion de sites pour adultes", informe Patrick Ayache, le directeur général des services de la mairie de Besançon, interrogé par l'Est Républicain.
Les noms de domaine rachetés en décembre dernier. Ce dernier déplore que de telles pratiques détournent "la confiance des parents et des enfants et contournent les précautions que nous avions prises". Selon les premières investigations, le rachat des noms de domaine des sites éducatifs par des sites malintentionnés s'est déroulé début décembre. "C'est imparable. La seule chose qu'on puisse nous reprocher, c'est de ne pas vérifier tous les jours les contenus des sites dont nous fournissons les liens", estime-t-il.
Aucun élève n'a visionné ces contenus. Pour rassurer, la mairie précise bien, qu'a priori, aucun élève n'est tombé sur ces contenus indésirables. Mardi, la ville de Besançon a donc adressé une lettre aux familles et aux enseignants de primaire, les invitant à ne pas utiliser cette clé USB. "Elle doit être rapportée à l'école pour procéder à leur remplacement", ajoute la municipalité dans sa lettre. Et de conclure : "croyez bien que nous sommes très sincèrement désolés de cette situation".
HISTOIRE - Un film porno dans une maternelle