Faire entendre sa vérité. Briser un silence de plusieurs mois. Dominique Strauss-Kahn se livre, s’explique, se confie, parce qu’il n’en peut plus d’être devenu l’ "objet d'une traque médiatique". Dans Le Point, à paraître jeudi, l’ancien directeur du FMI en profite aussi pour taper du poing sur la table.
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"Je n'ai jamais été condamné, ni dans ce pays, ni dans aucun autre. Par conséquent, rien ne justifie que je sois devenu l'objet d'une traque médiatique qui, certains jours, finit par ressembler à une chasse à l'homme", affirme-t-il, estimant que s’il n’est "plus un politique", il n’est pas non plus devenu "un people" et comprend donc d’autant moins qu'"un photographe guette en bas de chez (lui) un jour sur deux".
Agacé, l’ancien favori des sondages dans la course à l’Elysée. "Je ne supporte plus qu'on s'arroge le droit d'abuser de ma situation et des enquêtes judiciaires qui me visent - à tort - pour bafouer ma privée. Qu'on me laisse tranquille !", réclame-t-il. Voilà pour la forme.
"Je n'ai jamais mis les pieds dans cet hôtel"
Dans le fond, l’ancien ministre de l’Economie de Mitterrand a surtout répété la ligne de défense qui est la sienne depuis qu’a éclaté l’affaire du Carlton de Lille. "Je n'ai jamais mis les pieds dans cet hôtel"."La réalité c'est qu'un de mes copains organisait des soirées auxquelles j'ai participé", assure-t-il. "Comme il y avait des prostituées, me voilà accusé d'avoir conçu un réseau de prostitution à mon service, donc d'être un proxénète - c'est aussi artificiel qu'absurde." Et de conclure : "j'ai dit et je répète que j'ignorais que certaines de ces femmes étaient payées pour être là. Elles l'ont dit, elles aussi devant la justice: elles avaient même pour consigne de ne rien m'en dire".
La semaine dernière, le parquet de Lille a décidé de classer sans suite l'enquête préliminaire pour "viol en réunion" contre l'ex-directeur du FMI, qui reste néanmoins mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée".