Le jaguar est en voie de disparition dans la forêt tropicale atlantique, ce qui met en danger cette forêt primitive brésilienne dont il ne reste plus que 7% le long de la côte sud-est, avertissent les scientifiques. Une étude menée par le Centre brésilien de recherche et conservation des mammifères carnivores (Cenap) et diffusée lundi montre qu'aujourd'hui il ne doit rester que 250 jaguars adultes dans la forêt atlantique, soit "une chute de 80% au cours des quinze dernières années".
Le plus inquiétant est qu'à peine 20% des jaguars restants, soit une cinquantaine, sont en âge de maturité sexuelle, selon l'étude. Comme le jaguar (Panthera onca) est au sommet de la chaîne alimentaire, c'est tout ce corridor de biodiversité de 7,4 millions d'hectares sur la côte Atlantique qui est menacé, souligne Ronaldo Morato, le chef du Cenap cité par le quotidien Folha de Sao Paulo. Il explique que le félin est prédateur d'herbivores comme le cerf ou le cabiai (ou capybara) et que sa raréfaction pourrait entraîner un grand déséquilibre environnemental et "la fin prochaine de la forêt atlantique".
Parmi les causes principales de cette réduction spectaculaire du nombre de jaguars, figurent la chasse et l'abattage. Les agriculteurs n'hésitent pas à tuer un jaguar qui leur a mangé une vache, selon le biologiste Pedro Galetti à Folha. Le Cenap entamera la semaine prochaine de nouvelles recherches pour recueillir des informations sur les mammifères restants. Il utilisera des images satellites pour identifier quelles zones de la "Mata Atlantica" sont effectivement fréquentées par les jaguars afin de mieux protéger leur habitat.
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